Archive for category Bible

L’Évangile puissance de Dieu pour le salut.

Romains 1:16-17 C’est sans honte, en effet, que j’annonce la bonne nouvelle : elle est la force dont Dieu se sert pour sauver toutes les personnes qui mettent leur foi en lui, les Juifs d’abord, mais aussi ceux qui ne sont pas Juifs. En effet, la bonne nouvelle révèle comment Dieu rend les humains justes devant lui. Cette justice vient par la foi et a pour but la foi, comme l’affirme l’Écriture : « Celui qui est juste par la foi vivra. »

Ce texte et sa suite sont bien connus, sans doute même trop bien ! Je les ai lus de nombreuses fois, mais c’est la première fois que leur pertinence actuelle me frappe.

Je crois que les sous-titres ajoutés qui introduisent le paragraphe suivant coupent la lecture et qu’ils empêchent de comprendre qu’ensuite Paul expose l’Évangile.

Versets 18 à 25 :
Du haut du ciel, Dieu révèle sa colère contre toute marque de mépris envers lui et toute injustice commise par les humains qui étouffent la vérité par le mal qu’ils commettent.
Et pourtant, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu lui-même le leur a montré clairement.
En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres.
Les humains sont donc inexcusables ! Ils connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ils ne le reconnaissent pas comme Dieu.
Au contraire, leurs pensées sont devenues stupides et leur cœur insensé a été plongé dans l’obscurité. Ils se prétendent sages mais ils sont fous !
Au lieu d’adorer la gloire du Dieu immortel, ils ont adoré des statues représentant un être humain mortel, des oiseaux, des animaux et des reptiles.
C’est pourquoi Dieu les a abandonnés à des actions impures, selon les désirs mauvais de leur cœur, de sorte qu’ils se conduisent d’une façon honteuse les uns avec les autres.
Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge ; ils adorent et ils servent ce que Dieu a créé au lieu du créateur lui-même, qui doit être béni pour toujours ! Amen.

Paul commence par exposer le problème : le refus par les hommes de reconnaître la révélation de sa bonté et de sa perfection au travers de la création. La science déconnectée de Dieu les rend stupides et les fait trébucher dans l’obscurité. Aujourd’hui, l’idolâtrie ancienne avec des statues matérielles a été remplacée par une idolâtrie intellectuelle avec des édifices de raisonnements déconnectés de la réalité profonde. Il y a de plus en plus une adoration de la nature qui s’exprime par du véganisme, de l’anti-spécisme, mais aussi par certaines postures environnementalistes. Les troubles de notre monde actuel viennent du rejet de Dieu et de toutes les valeurs qu’Il représente. Paul finit ce passage par une affirmation appuyée: un AMEN !

Versets 28 à 32 :
Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a abandonnés à leur intelligence déréglée et, ainsi, ils font ce qu’ils ne devraient pas.
Ils sont remplis de toute sorte d’injustice, de mal, d’envie, de méchanceté ; ils sont pleins de jalousie, de meurtres, de querelles, de ruse, de perversité.
Ils lancent de fausses accusations et ils disent du mal les uns des autres ; ils sont ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, vantards. Toujours prêts à imaginer de nouveaux méfaits, ils sont rebelles à leurs parents.
Ils sont sans intelligence, ils ne tiennent pas leurs promesses ; ils sont durs et sans pitié pour les autres. Ils connaissent bien le juste commandement de Dieu : les personnes qui se conduisent de cette manière méritent la mort.
Pourtant, ils continuent à commettre de telles actions et, de plus, ils approuvent aussi ceux qui les commettent.

Chapitre 2: 1-11:
Toi, qui que tu sois, qui juges ainsi les autres, tu es inexcusable. Car, lorsque tu juges les autres et que tu agis comme eux, tu te condamnes toi-même, toi qui juges.
Or nous savons que Dieu juge selon la vérité les personnes qui commettent de telles actions.
Oui, toi, penses-tu que tu échapperas au jugement de Dieu, toi qui juges les autres pour des actions que tu commets toi-même ?
Ou bien méprises-tu la grande bonté de Dieu, sa patience et sa générosité ? Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu t’invite à changer de vie ?
Mais tu refuses de comprendre, tu n’es pas disposé à changer. C’est pourquoi tu accumules contre toi une colère toujours plus grande pour le jour où Dieu révèlera sa colère et son jugement qui est juste, le jour où il traitera chacun selon ce qu’il aura fait.
Il donnera la vie éternelle à ceux qui s’appliquent à faire le bien et qui recherchent ainsi la gloire, l’honneur et la vie immortelle.
Mais il montrera sa colère et sa fureur à ceux qui se révoltent contre lui, qui s’opposent à la vérité et qui se font complices de l’injustice.
La détresse et l’angoisse frapperont tous ceux qui font le mal, les Juifs d’abord, mais aussi ceux qui ne le sont pas.
En revanche, Dieu accordera la gloire, l’honneur et la paix à tous ceux qui font le bien, aux Juifs d’abord, mais aussi à ceux qui ne le sont pas, car Dieu n’avantage personne.

Là encore, le saut de chapitre rompt la pensée. Paul s’adresse à ceux qui porteraient jugement sur l’état du monde sans reconnaître qu’ils sont, eux aussi, partie prenante du problème. Il appelle donc tous à changer de vie.

Son évangile se développe dans la suite des chapitres. Nous ne devons pas lire cette épître comme un traité de doctrine, mais comme un appel à l’obéissance de la foi (Rom 1:5 & 15:26), qui en est le thème central.

, , ,

Laisser un commentaire

Rendre à César …

Un texte souvent mal compris et utilisé à tort.

Je tire cette explication de « The New Testament in Its World » de N. T. Wright et Michael F. Bird (Zondervan).

« Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de piéger Jésus par ses propres paroles. Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t’inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes. Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent, et s’en allèrent. » Matthieu 22:15-22.

En premier, il faut comprendre que Jésus répond à un piège tendu par les pharisiens et les hérodiens. Ce piège visait à le mettre en porte à faux soit avec les autorités romaines, soit avec les Juifs zélés pour Dieu. Cette question n’est donc pas liée aux taxes à payer ou à la soumission aux pouvoirs politiques.

En demandant un denier à ceux qui cherchent à le piéger, Jésus retourne la situation. Ce denier du temps de l’empereur Tibère portait d’un côté l’effigie de Tibère, avec l’inscription « Fils du divin Auguste » et de l’autre l’image de la mère de Tibère dans la position de la déesse Roma (Rome). Ce denier porte donc l’image d’une divinité, ce qui est expressément interdit par le Deuxième Commandement. Ceux qui cherchent à piéger Jésus violent leur propre Loi en possédant des images païennes interdites.
Il est possible qu’il y ait encore une autre dimension. Jésus dit que César devrait recevoir ce qui lui est dû, parce qu’il devrait recevoir tout ce qu’il mérite, vraiment tout. Et ce serait une allusion à la déclaration du père de Judas Macchabée qui disait : « Rendez aux nations le mal qu’elles vous ont fait, et soyez attentifs aux préceptes de la loi. » 1 Macchabées 2:68.

On ne peut bien comprendre et interpréter les Écritures sans les intégrer dans leur cadre historique.

,

Laisser un commentaire

Les juifs antiques croyaient-ils en la Trinité ?

Très pertinent!

, ,

Laisser un commentaire

Adieu à l’enlèvement

Un texte important de N.T. Wright sur nos conceptions erronées sur un « enlèvement » de l’Église.

Adieu à l’Enlèvement

NT Wright

Paul ne se doutait pas à quel point ses métaphores colorées pour décrire la seconde venue de Jésus seraient mal comprises deux millénaires plus tard.

L’obsession américaine pour la seconde venue de Jésus — surtout pour des interprétations faussées de cet événement — continue inchangée. Considéré de mon côté de l’Atlantique, le succès phénoménal des livres Left Behind paraît inexplicable, voire étrange . En effet, peu de gens au Royaume-Uni tiennent cette croyance sur laquelle se fonde la série populaire de ces romans, à savoir qu’il y aura un « enlèvement » littéral dans lequel les croyants seront emportés au ciel, laissant les voitures vides en collision sur les autoroutes et les enfants revenant de l’école pour constater que leurs parents ont été emporté pour être avec Jésus tandis qu’ils ont été « laissés derrière ». Cette version pseudo-théologique du film « Maman, j’ai raté l’avion » a apparemment conduit beaucoup d’enfants à une sorte de foi déformée, motivée par la peur.

Ce scénario dramatique des temps de la fin se fonde (à tort, comme nous le verrons) sur la Première Lettre de Paul aux Thessaloniciens, où il écrit : « Car lui-même, le Seigneur, au signal donné, à la voix de l’archange et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel: alors les morts en Christ ressusciteront d’abord; ensuite nous, les vivants, qui serons restés, nous serons enlevés avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur.» (1 Thessaloniciens 4.16-17)…

Read more: Adieu à l’Enlèvement (PDF 103 KB)

,

Laisser un commentaire

Prédication sur Luc 10 : 25-28 (le bon Samaritain)

Partage de quelques prédications particulièrement pertinentes du pasteur Étienne Roulet dont voici la troisième.

Textes bibliques : Esaïe 55 : 8-11 / I Jean 4 : 7-12 / Luc 10 : 25-28

Luc 10. 26 : « Qu’est-il écrit » ? et « comment lis-tu » ? Deux questions dans ce dialogue entre Jésus et un maître de la Loi, qui introduit la parabole du Bon Samaritain. Deux questions qui résument ce que j’ai essayé de vous apporter pendant deux ans, en prédication ou étude biblique. Donc ma manière de lire, recevoir, comprendre, interpréter la Parole de Dieu.

Le point de départ est comme souvent une question-piège, pour obliger Jésus à donner une seule réponse et ouvrir une contestation, une dispute théologique, une opposition intellectuelle. Et Jésus, comme souvent aussi, renvoie la balle : « à toi de le dire, tu le sais très bien » ! Première réflexion : la Bible n’est pas un terrain de dispute entre théologiens ou entre confessions, c’est un lieu de rencontre (personnelle et communautaire) avec la parole de Dieu. Il n’y a pas une réponse unique (juste ou fausse), une seule manière de lire (bonne ou mauvaise), c’est un chemin de méditation, d’appropriation et d’approfondissement progressif.

Deux questions donc, pour deux démarches successives, quand on s’approche de la Parole, la 1ère plus objective, la 2ème plus subjective. « Qu’est-ce qui est écrit » ? cela paraît simple, il suffit de lire ! Mais la démarche est plus complexe, pour 4 raisons au moins :
– Jésus dit bien «dans la Loi», donc dans l’ensemble des textes fondateurs (ici le Pentateuque). Chaque passage lu s’insère dans un tout, dans une histoire, dans le dévoilement progressif de la volonté de Dieu. Sa Parole est multiple, elle n’est pas figée, elle en marche dans l’Histoire. Alors que notre tendance est souvent d’isoler ou de privilégier les passages qui nous plaisent, et de laisser ceux qui nous dérangent. Il faut donc considérer le tout.

– Ensuite tout passage a un contexte de vie : qui a écrit quoi, quand, où, à qui, pourquoi ? La parole est toujours incarnée, vivante. L’Ecriture est le reflet de ce que certains ont compris dans leur contexte précis. Notre tendance (notre désir ?) est d’utiliser les versets de la Bible comme des recettes. La Bible n’est pas un code de règlements, de préceptes, immuables pour toute situation. Aujourd’hui, la Parole est toujours la même, mais à comprendre dans un contexte tout différent.

– 3ème aspect : qu’est-ce qui est écrit précisément ? quels mots, quel sens faut-il découvrir ? au-delà des habitudes et traditions. Vous connaissez mon intérêt pour fouiller le sens exact des mots et traquer les contresens (cf. quelques exemples récents), pour donner couleur et profondeur au texte.

– Enfin : qu’est-ce qui n’est pas écrit ? accepter les silences, les passages difficiles, les incompréhensions, ne pas surinterpréter pour résoudre à tout prix la difficulté.

En gros, la réponse du maître de la Loi est correcte : la vie éternelle est liée à l’amour pour Dieu et le prochain. Et Jésus le reconnaît (v. 28). Mais après ? « Fais cela et tu vivras, ou : accomplis-le et tu seras en vie ». Va plus loin, sors de la discussion intellectuelle, de la controverse théologique, mets-toi en route, dépasse la « lettre morte ». Il ne suffit pas de lire ce qui est écrit, il faut « entrer dans la parole ». D’où la seconde question :

« Comment comprends-tu ce que tu lis » ? qu’est-ce que tu en fais concrètement, comment cela entre-t-il dans ta vie, et la change ? Là aussi, plusieurs niveaux :

– Quelles sont nos approches, nos méthodes, nos présupposés de lecture : critiques ou confiantes, enthousiastes ou blasées, fondamentalistes ou rationalistes ? Qu’attendons-nous de cette Parole ? Sommes-nous prêts à nous laisser interroger, bousculer, ou pensons-nous déjà tout savoir ?

– A quel niveau intérieur redevons-nous cette parole ? dans la tête, ou aussi dans le cœur (cf. la lectio) ? et avec qui, où la partageons-nous ?
– Dans quel contexte personnel la recevons-nous ? difficulté de vie ou période heureuse ? poiur répondre à quelle situation, quel problème, quelle question ? tout cela modifie ma lecture, lui donne une couleur particulière !

– Enfin, quel temps, quel espace (lieu et temps) nous donnons-nous pour soigner l’écoute et son cadre ?

Il est important de ne pas faire dire à la Parole seulement ce que j’en attends, mais me mettre en route avec elle pour aller plus loin (Ps. 119 : 105). Accepter aussi qu’il n’y a pas une seule manière de lire, qui serait absolue et objective : on interprète toujours à partir de ce qu’on vit et de ce qu’on est. De ce point de vue, la parabole du Bon Samaritain est intéressante : le prêtre et le lévite ont laissé le blessé au bord de la route à cause justement de leur lecture restrictive et rituelle de la Loi, ils ne se sont pas laissé « mettre en route » par elle.

Alors tout cela peut paraître compliqué, décourageant ! Ce serait si simple si… Il y a aussi le risque (le reproche ?) de relativiser : chacun peut-il interpréter comme il veut ? Pour moi c’est surtout stimulant et passionnant : je suis responsable actif (et non agent passif) de la Parole qui m’est adressée. Je suis appelé à « agir » cette Parole. La communion de l’Esprit et de l’Eglise est le garde-fou à toute relativisation.

Surtout, c’est Dieu qui l’a voulu ainsi : il a confié sa Parole à des témoins humains et imparfaits (prophètes, évangélistes, apôtres), et il s’est incarné en Jésus-Christ dans un temps, lieu, contexte social donné (cf. Jean 1 : 14). Nous aussi sommes invités à être plus que des lecteurs, des témoins de sa Parole qui doit revenir à lui (Esaïe 55 : 11). Ma conviction est que la parole de Dieu dépasse toujours l’Ecriture, Dieu est Parole et n’a rien écrit. Il faut toujours chercher, dans l’Ecriture, quelle Parole s’y incarne. Je suis convaincu que Dieu nous fait confiance pour interpréter, nous veut intelligent (« que lis-tu, comment comprends-tu » ?) et nous veut agissant (« fais cela »). Parce que Dieu veut pour nous la Vie : « … et tu vivras ». Amen.

Étienne Roulet

, ,

Laisser un commentaire

Prédication sur Matthieu 18 : 15-22 (là où 2 ou 3…)

Partage de quelques prédications particulièrement pertinentes du pasteur Étienne Roulet dont voici la seconde.

Textes bibliques : Lévitique 19 : 15-18 / II Corinthiens 5 : 18-20 / Matthieu 18 : 15-22

Voici encore un passage hyper connu (Matthieu 18 : 15-22) … et souvent mal compris ! On pense que « là où 2 ou 3 s’accordent dans la prière » rend la prière de groupe plus efficace, on utilise « là où 2 ou 3 sont rassemblés en mon nom » pour se consoler de n’être que quelques- uns à la réunion du groupe de maison, on applique « tout ce qui sera lié ici-bas… » au mariage, et on justifie les exclusions par « considérez-le comme un péager » ! C’est le contexte du ch. 18 qui éclaire ces versets : l’offense et le pardon. Que fait-on lorsqu’il y a une faute qui a fait souffrir quelqu’un ou la communauté ?

D’abord aller rencontrer, l’offensé est aussi un pécheur pardonné (cf.la brebis perdue, juste avant). Non pas pour « dire ses 4 vérités », ce qui coupe la relation. Mais pour mettre le problème à découvert et que l’autre écoute, voie la réalité. C’est difficile de faire face sans se démonter, de rappeler des épisodes douloureux sans amertume ni jugement. D’où la « feuille de route » de Jésus : d’abord seul à seul (discrétion, laisser une chance), puis si l’autre n’entend pas, retourner à 2 ou 3 (témoins), enfin devant la communauté, entre chrétiens. Tout cela pour « gagner » l’autre, qu’il puisse lui aussi sortir du cycle du mal et découvrir la joie d’être libéré du poids de l’offense. Le passage de Lévitique 19 insiste sur « n’hésite pas à réprimander », mais « n’aie pas de haine ou de rancune », c’est ainsi que « tu aimeras ton prochain ».

Etre 2 ou 3, ce n’est pas pour faire pression, mais pour objectiver le conflit et contrôler les émotions, permettre à l’autre aussi d’être entendu. Et devant l’Eglise aussi : il ne s’agit pas d’excommunier mais de donner une dernière chance à la réconciliation, et pour ne pas être seul à porter le poids. Et si çà ne marche pas ? Attention à « traite-le comme un païen » ! Il ne s’agit pas de mépriser et d’éjecter, mais de faire comme Jésus, pour qui toute « brebis perdue» est précieuse, objet de sollicitude particulière, à rechercher inlassablement. L’important est que l’offensé ait pu déposer le poids et s’en remettre à Dieu pour suppléer à une relation non rétablie.

On arrive au verset central (v. 18-20), qui débute par « amen, amen, je vous le dis » : « tout ce que vous lierez » signifie « tous les nœuds non défaits » (relations bloquées), et le mot pardon veut dire « délier, laisser aller ». Pardonner est la capacité à lâcher prise, au contraire d’un effort de volonté surhumain. Et si nous commençons à défaire les nœuds, Dieu fera le reste. De même « si 2 s’accordent » et si « 2 ou 3 se réunissent » : à comprendre dans ce contexte de recherche de pardon. Littéralement « si 2 font symphonie », donc si les 2 parties demandent ensemble la réconciliation dans la prière. Alors « cela adviendra » (verbe de la Genèse ). Et si 2 ou 3 s’assemblent et s’accueillent (le 3ème étant celui a qui on a recours, image de la communauté) en mon nom (allusion à la prière), alors « je suis au milieu », là où était la blessure et le conflit. Le Christ prend la place de l’offense (cf. la croix).

Le pardon n’est pas une action unilatérale, il doit toujours être réciproque, fruit d’une libération personnelle, qui compte sur Dieu pour prolonger le lâcher prise, et qui reçoit le don de réconciliation du Christ (cf. II Corinthiens 5 : 19). Alors le pardon est une chance, une grâce toujours offerte, il suffit de commencer à « défaire les nœuds ». Amen.

Étienne Roulet

 

, , , , ,

Laisser un commentaire

Prédication sur Romains 8 : 18-30

Je vais vous partager quelques prédications particulièrement pertinentes du pasteur Étienne Roulet dont voici la première.

Textes bibliques : Michée 7 : 1-7 / Romains 8 : 18-30 / Jean 16 : 19-22

Le monde va mal, on s’en rend compte tous les jours. Déjà Michée s’en plaignait dans un sombre tableau de son époque. Jésus annonce aussi à ses disciples des temps difficiles (Jean 16). Chacun se demande : d’où vient le Mal, où cela va-t-il nous mener, comment réagir ?

Dans Romains 8, Paul essaie de répondre à ces questions, dans un passage dense et pas facile. 1ère phrase-choc (v. 20) : le monde n’y peut rien ! Alors le Mal, la faute à qui ? Paul ne dit pas « à Dieu », mais « quelqu’un » (ou quelque chose) a fait cela (et il ne précise pas qui ou quoi). Cela ne peut pas être Dieu qui a prévu la Création bonne. Mais si c’est le diable (le diviseur), pourquoi Dieu le laisse-t-il faire ? Pourquoi a-t-il créé le serpent ? Y aurait-il une faille dans la Création qui rappellerait le tohu-bohu d’avant la création ? D’ailleurs Paul ne dit pas « le Mal », mais le vide, le néant (d’un mot qui signifie buée, brouillard). C’est le Rien, ce qui n’a pas de consistance (cf. la vanité de l’Ecclésiaste). Immense mystère, abîme de questions, auxquels il n’y a pas de réponse pour Paul.

Il est par contre beaucoup plus affirmatif dans sa réponse à la deuxième question : il y a une espérance, l’absurde n’aura pas le dernier mot, l’essentiel est devant. C’est l’espérance de la gloire (litt. du « plein », du poids), attendue impatiemment (vv. 18-19). Nous sommes donc invités à passer du vide au plain, du flasque au consistant, du rien au tout. Le projet de Dieu pour le monde et pour nous est de nous faire passer d’un pouvoir à un autre.

Mais comment et quand passer de l’un à l’autre ? Il y a deux dérives possibles : attendre patiemment et discrètement le grand chambardement final, sous-entendu : « on ne peut rien faire maintenant, attendons que le monde se détruise tout seul». C’est la tentation spiritualiste. Ou vouloir intervenir avec impatience pour faire des changements radicaux immédiats, sous-entendu : « Dieu a besoin de nous pour hâter la fin ». C’est la tentation révolutionnaire, voire terroriste. Alors impatience ou patience ? Les deux mots sont dans le texte (vv. 19 et 25) !

Pour nous aider à voir clair, Paul utilise deux images : celle de la « révélation » (dire ce qui est encore caché), litt. un processus d’apocalypse (au sens non du grand crash final, mais du dévoilement de la réalité). Et ce dévoilement commence en nous maintenant. Donc, contre ceux qui attendent seulement la fin, Paul parle d’un processus de découverte, de mise à jour : ce n’est pas fini, mais c’est déjà commencé. Et celle de l‘ « accouchement » (mots très forts : en travail, en espérance, dans les gémissements). Donc, contre ceux qui voudraient régler brutalement le sort du monde, Paul dit : c’est en train, c’est déjà commencé, mais ce n’est pas fini. Nous sommes à la fois en révélation et en accouchement.

Mais qui cela concerne-t-il ? Paul parle de trois niveaux : le monde d’abord (la nature, la création toute entière, v. 22), soumis aussi aux forces de destruction, qui doit être libéré, régénéré, renouvelé. La création « gémit » elle aussi. C’est une vision cosmique, la création n’est pas mauvaise ou condamnée, elle est en achèvement, sa naissance n’est pas finie. L’humain ensuite, qui fait partie de la création. Il gémit comme un enfant qui a de la peine à naître. Il attend la « délivrance » pour devenir enfant de Dieu (v. 23). Notre avantage sur la nature est que nous avons déjà les « prémices » (v. 23), nous vivons déjà des petits bouts du royaume. En troisième lieu (c’est le plus étonnant), le Saint-Esprit lui aussi « gémit » (v. 26), s’angoisse avec nous, et veut naître en nous. Il faut donc laisser l’Esprit travailler en nous pour qu’avec lui nous naissions à la vie nouvelle.

 

Revenons aux questions du début :

  • –  d’où vient le Mal : mystère, mais le pouvoir du « vide » est bien réel.
  • –  où allons-nous : vers la gloire, le plein achèvement, l’espérance.
  • –  comment réagir: en refusant tout repli dans un cocon bienfaisant, toute fuite spiritualiste d’un monde qui serait déjà condamné (tentation sectaire) ; nous sommes co-responsables de l’avenir du monde. En résistant aussi à tout interventionnisme qui voudrait hâter le jugement et la fin (tentation terroriste), en action ou simplement en paroles.

 

Nous vivons un processus de dévoilement (clarification) déjà commencé et d’accouchement non encore terminé. Et le v. 28 nous rappelle que « Dieu travaille en tout, en synergie avec nous, pour le bien de ceux qui l’aiment ». Amen.

Étienne Roulet

, , ,

Laisser un commentaire

L’apôtre Junia. La femme et le ministère dans le Nouveau Testament à la lumière de Romains 16… Par Dr. Valérie Duval-Poujol

L’apôtre Junia. La femme et le ministère dans le Nouveau Testament à la lumière de Romains 16[1] Dr Valérie Duval-Poujol[2] La révélation biblique met en avant de nombreuses femmes ayant servi Dieu…

Source: L’apôtre Junia. La femme et le ministère dans le Nouveau Testament à la lumière de Romains 16… Par Dr. Valérie Duval-Poujol

, ,

Laisser un commentaire

La trouille!

Je suis en train de lire Spirit Wars de Kris Vallotton. Je ne sais pourquoi, mais cela fait déjà plusieurs mois que j’avais chargé un extrait de ce livre sur mon Kindle, mais que je ne l’avais pas consulté. En tout cas, je trouve qu’il parle sur plusieurs points à mon vécu actuel.
Aujourd’hui, j’y ai découvert une gemme que je n’ai de cesse de vous partager.

Trop souvent, pris dans nos traditions évangéliques certains passages nous restent cachés, parce que simplement nous ne les voyons pas.

Timothée a été un homme clé dans la première église, mais il avait un problème d’insécurité, comme le souligne ce texte: «Si Timothée arrive, faites en sorte qu’il soit sans crainte parmi vous, car il travaille comme moi à l’œuvre du Seigneur.» 1 Corinthiens 16:10.
Paul a dû prévenir les Corinthiens d’être rassurants avec Timothée et de ne pas le stresser exagérément.
Le problème de Timothée est également exprimé ici: «C’est pourquoi je t’exhorte à ranimer le don de Dieu que tu as reçu par l’imposition de mes mains. Car ce n’est pas un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse.» 2 Timothée 1:6-7.
L’esprit de crainte ne vient pas de Dieu!
Selon Kris Vallotton, il est bien possible que le conseil de Paul: «Ne continue pas à ne boire que de l’eau; mais fais usage d’un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions.» 1 Timothée 5:2, soit également lié à ce problème. Un peu de vin aidait Timothée à se détendre.
C’est très encourageant de découvrir qu’un problème comme la crainte n’est pas rédhibitoire pour un service important.
Timothée pouvait également s’appuyer sur les prophéties reçues pour s’affermir et s’affirmer: «Le commandement que je t’adresse, Timothée, mon enfant, selon les prophéties faites précédemment à ton sujet, c’est que, d’après elles, tu combattes le bon combat, en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l’ont perdue, et ils ont fait naufrage par rapport à la foi.» 1 Timothée 1:18-19.

J’apprécie beaucoup Bethel Redding et ses ministères pour la capacité qu’ils ont de ramener à la surface des vérités bibliques enfouies sous des traditions de lecture. J’encourage chacun à lire leurs livres, si possible en anglais.

Laisser un commentaire

Eschatologie

Un lien qui représente parfaitement mon évolution récente sur la question: http://didascale.com/disciples-de-jesus-quelle-est-notre-esperance-eschatologique/

, ,

Laisser un commentaire