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Dix simples réflexions sur les réveils et renouveaux spirituels
Posted by Désiré Rusovsky in Église, Traductions on 13 février 2023
par Howard Snyder (traduit avec autorisation)
Réflexions rapides sur les réveils et renouveaux spirituels dans l’histoire de l’église. Ceux-ci se manifestent également de manière générale dans l’Ancien et le Nouveau Testament.
1. IDENTIQUES ET DIFFÉRENTS : Chaque renouveau est à la fois semblable et différent des autres. Chacun est unique, mais on y voit des thèmes et des dynamiques communes. Les phénomènes spécifiques du réveil (musique, miracles, adoration, charismes) varient considérablement.
2. LES PAUVRES, les opprimés et les jeunes : C’est généralement là que les réveils commencent. Ils ont moins à perdre et plus à gagner d’un grand changement dans leur vie et dans la société.
3. LE RÉVEIL AUTHENTIQUE est l’œuvre souveraine de la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit. Personne ne peut donc le programmer ou le planifier. Mais nous pouvons préparer nos cœurs et prier, être ouverts, disponibles, cohérents dans nos pratiques quotidiennes de piété.
4. LES RÉVEILS ET LES RENOUVEAUX sont en grande partie façonnés par l’époque, le contexte, le lieu, la culture où ils se produisent. Il y a beaucoup de « bagage culturel » qui doit être reconnu et examiné. (C’est l’une des raisons pour lesquelles les réveils varient.) Les réveils ne transcendent pas complètement ou ne renouvellent pas automatiquement une culture et ne mettent pas fin aux injustices. C’est le travail continu du discipulat chrétien et du témoignage du Royaume rendu par l’Esprit. La fièvre et la ferveur initiales du réveil doivent se stabiliser dans une fidélité et une croissance quotidiennes normales de 37°.
5. LES TEMPS DE RÉVEIL sont des temps fragiles. Des extrêmes en matière de doctrine ou de comportement peuvent surgir aux marges – d’autant plus que le réveil est puissant. Il est donc essentiel de mettre en place des structures solides d’encadrement et de formation de disciples. Sinon, l’électricité du réveil peut être court-circuitée.
6. UN MANAGEMENT AVISÉ est donc essentiel en période de réveil et de renouveau. C’est une leçon clé de l’histoire. Les renouveaux les plus durables, les plus transformateurs sur le plan culturel et les plus solides sur le plan doctrinal sont dirigés par un petit noyau (et pas seulement un seul) d’hommes et de femmes mûrs, connaissant la Bible et relativement bien formés. (L’apôtre Paul et John Wesley et leurs « collaborateurs » sont mes principaux modèles ici, mais il y en a d’autres).
7. LES RÉVEILS AUTHENTIQUES et les renouveaux ont le potentiel de transformer une culture afin qu’elle devienne une réponse visible à la prière de Jésus : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Ce potentiel ne sera pas réalisé sans une solide théologie biblique de Jésus-Christ et du royaume de Dieu – « Justice, miséricorde et vérité », comme le disait souvent Wesley ; compassion et action pour l’étranger, la veuve, l’orphelin, l’emprisonné, l’opprimé, le dépressif ou l’incompris ; dire et agir avec vérité devant les pouvoirs ; prendre soin de la terre et la guérir.
8. CONSERVER et multiplier le fruit du réveil nécessite des communautés ecclésiales vitales ; des fraternités du royaume de Dieu où la conversion mène au discipulat et où les dons mènent à un large éventail de célébrations, de communautés et de témoignages. Jésus a dit : « Ne crains pas, petit troupeau, car ton Père se plaît à te donner le royaume. »
10. IN THE COURSE OF HISTORY, God renews the church and brings the kingdom of God through movements of renewal, plus ongoing discipleship, plus God’s providential work in history. “No eye has seen, no ear has heard, no one can imagine the things God has prepared for those who love him” (1 Cor 2:9) — this applies here.
9. LES RÉVEILS et les renouveaux qui ont le plus long et le plus large impact personnel, culturel, national et mondial ont une profonde théologie du Royaume de Dieu dans l’histoire bibliquement fondée et centrée sur le Christ. Ils se rappellent que l’Évangile consiste à « marcher dans les voies de Dieu », et pas seulement à affirmer une saine doctrine, mais à incarner le projet de Dieu.
10. AU COURS DE L’HISTOIRE, Dieu renouvelle l’Église et apporte le Royaume de Dieu par des mouvements de renouveau, par la formation continue de disciples et par son œuvre providentielle. « Aucun œil n’a vu, aucune oreille n’a entendu, personne ne peut imaginer les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (1 Cor 2:9) – ceci s’applique ici.
Pour approfondir : The Radical Wesley and Patterns of Church Renewal (1980, 2014); Signs of the Spirit: How God Reshapes the Church (1989 and reprints); Salvation Means Creation Healed (2011).
En anglais, il y a deux mots différents que l’on traduit par Réveil en français. Il y a « revival » qui a plus le sens de raviver quelque chose et « awakening », qui veut dire sortir du sommeil. J’ai traduit « revival » par réveil et « awakening » par renouveau.
À l’Agneau sur son trône
Posted by Désiré Rusovsky in Foi, Jésus-Christ on 13 décembre 2022
Je ne sais pourquoi mais ce cantique me poursuit depuis plus d’une semaine.
À l’Agneau sur son trône apportons la couronne.
Il l’a conquise sur la croix ; il est le Roi des rois !
Éveille-toi, mon âme ! Bénis, adore, acclame
Avec tous les anges du ciel, Jésus, Emmanuel !
À l’Agneau sur son trône, l’encens et la couronne.
Car il est le Verbe incarné, d’une vierge il est né.
Ô sagesse profonde ! Le créateur du monde
Pour vaincre le mal triomphant s’est fait petit enfant !
Il eut la croix pour trône, l’épine pour couronne.
Mais le Père a glorifié son Fils crucifié.
Au Prince de la vie, la mort est asservie ;
Hors de la tombe il est monté ; Christ est ressuscité !
À l’Agneau sur son trône, la palme et la couronne,
Car il est le Prince de paix, il règne désormais.
Les fureurs de la guerre s’éteindront sur la terre
Où renaîtront, comme jadis, les fleurs du paradis !
À l’Agneau tous les trônes et toutes les couronnes !
Il est le Maître souverain, les temps sont dans sa main.
Rendons l’honneur suprême à celui qui nous aime
Et qui revient victorieux pour nous ouvrir les cieux !
Ces paroles me saisissent et me donnent la pêche!
Je trouve qu’il y a une qualité d’affirmation et de proclamation des vérités de la foi qui manque à bien de nos ritournelles actuelles.
Je prie et j’attends un renouvellement de notre hymnologie qui ait la même puissance et la même autorité spirituelle et qui sache proclamer et transmettre les vérités essentielles.
Si ce chant vous parle, veuillez me le partager.
Votre frère Désiré
L’Évangile puissance de Dieu pour le salut.
Posted by Désiré Rusovsky in Bible, Théologie, Uncategorized on 22 octobre 2022
Romains 1:16-17 C’est sans honte, en effet, que j’annonce la bonne nouvelle : elle est la force dont Dieu se sert pour sauver toutes les personnes qui mettent leur foi en lui, les Juifs d’abord, mais aussi ceux qui ne sont pas Juifs. En effet, la bonne nouvelle révèle comment Dieu rend les humains justes devant lui. Cette justice vient par la foi et a pour but la foi, comme l’affirme l’Écriture : « Celui qui est juste par la foi vivra. »
Ce texte et sa suite sont bien connus, sans doute même trop bien ! Je les ai lus de nombreuses fois, mais c’est la première fois que leur pertinence actuelle me frappe.
Je crois que les sous-titres ajoutés qui introduisent le paragraphe suivant coupent la lecture et qu’ils empêchent de comprendre qu’ensuite Paul expose l’Évangile.
Versets 18 à 25 :
Du haut du ciel, Dieu révèle sa colère contre toute marque de mépris envers lui et toute injustice commise par les humains qui étouffent la vérité par le mal qu’ils commettent.
Et pourtant, ce que l’on peut connaître de Dieu est clair pour eux : Dieu lui-même le leur a montré clairement.
En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c’est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres.
Les humains sont donc inexcusables ! Ils connaissent Dieu, mais ils ne l’honorent pas et ils ne le reconnaissent pas comme Dieu.
Au contraire, leurs pensées sont devenues stupides et leur cœur insensé a été plongé dans l’obscurité. Ils se prétendent sages mais ils sont fous !
Au lieu d’adorer la gloire du Dieu immortel, ils ont adoré des statues représentant un être humain mortel, des oiseaux, des animaux et des reptiles.
C’est pourquoi Dieu les a abandonnés à des actions impures, selon les désirs mauvais de leur cœur, de sorte qu’ils se conduisent d’une façon honteuse les uns avec les autres.
Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge ; ils adorent et ils servent ce que Dieu a créé au lieu du créateur lui-même, qui doit être béni pour toujours ! Amen.
Paul commence par exposer le problème : le refus par les hommes de reconnaître la révélation de sa bonté et de sa perfection au travers de la création. La science déconnectée de Dieu les rend stupides et les fait trébucher dans l’obscurité. Aujourd’hui, l’idolâtrie ancienne avec des statues matérielles a été remplacée par une idolâtrie intellectuelle avec des édifices de raisonnements déconnectés de la réalité profonde. Il y a de plus en plus une adoration de la nature qui s’exprime par du véganisme, de l’anti-spécisme, mais aussi par certaines postures environnementalistes. Les troubles de notre monde actuel viennent du rejet de Dieu et de toutes les valeurs qu’Il représente. Paul finit ce passage par une affirmation appuyée: un AMEN !
Versets 28 à 32 :
Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a abandonnés à leur intelligence déréglée et, ainsi, ils font ce qu’ils ne devraient pas.
Ils sont remplis de toute sorte d’injustice, de mal, d’envie, de méchanceté ; ils sont pleins de jalousie, de meurtres, de querelles, de ruse, de perversité.
Ils lancent de fausses accusations et ils disent du mal les uns des autres ; ils sont ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, vantards. Toujours prêts à imaginer de nouveaux méfaits, ils sont rebelles à leurs parents.
Ils sont sans intelligence, ils ne tiennent pas leurs promesses ; ils sont durs et sans pitié pour les autres. Ils connaissent bien le juste commandement de Dieu : les personnes qui se conduisent de cette manière méritent la mort.
Pourtant, ils continuent à commettre de telles actions et, de plus, ils approuvent aussi ceux qui les commettent.
Chapitre 2: 1-11:
Toi, qui que tu sois, qui juges ainsi les autres, tu es inexcusable. Car, lorsque tu juges les autres et que tu agis comme eux, tu te condamnes toi-même, toi qui juges.
Or nous savons que Dieu juge selon la vérité les personnes qui commettent de telles actions.
Oui, toi, penses-tu que tu échapperas au jugement de Dieu, toi qui juges les autres pour des actions que tu commets toi-même ?
Ou bien méprises-tu la grande bonté de Dieu, sa patience et sa générosité ? Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu t’invite à changer de vie ?
Mais tu refuses de comprendre, tu n’es pas disposé à changer. C’est pourquoi tu accumules contre toi une colère toujours plus grande pour le jour où Dieu révèlera sa colère et son jugement qui est juste, le jour où il traitera chacun selon ce qu’il aura fait.
Il donnera la vie éternelle à ceux qui s’appliquent à faire le bien et qui recherchent ainsi la gloire, l’honneur et la vie immortelle.
Mais il montrera sa colère et sa fureur à ceux qui se révoltent contre lui, qui s’opposent à la vérité et qui se font complices de l’injustice.
La détresse et l’angoisse frapperont tous ceux qui font le mal, les Juifs d’abord, mais aussi ceux qui ne le sont pas.
En revanche, Dieu accordera la gloire, l’honneur et la paix à tous ceux qui font le bien, aux Juifs d’abord, mais aussi à ceux qui ne le sont pas, car Dieu n’avantage personne.
Là encore, le saut de chapitre rompt la pensée. Paul s’adresse à ceux qui porteraient jugement sur l’état du monde sans reconnaître qu’ils sont, eux aussi, partie prenante du problème. Il appelle donc tous à changer de vie.
Son évangile se développe dans la suite des chapitres. Nous ne devons pas lire cette épître comme un traité de doctrine, mais comme un appel à l’obéissance de la foi (Rom 1:5 & 15:26), qui en est le thème central.
Des doctrines de démons …
Posted by Désiré Rusovsky in Courtes méditations, Eschatologie, Foi, Jésus-Christ, Théologie on 28 avril 2017
Souvent en creusant un texte connu, je vais de surprises en découvertes et vers des questions ouvertes.
Je vous partage un de ces textes, avec les réflexions et les questions qu’il éveille en moi.
«L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux enseignants marqués au fer rouge dans leur propre conscience. Ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont croyants et qui connaissent la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière.» 1 Timothée 4:1-5.
Première surprise, les doctrines de démons ne concernent pas des sujets théologiques comme la Trinité ou la divinité du Christ, mais l’abstinence du mariage ou de certains aliments.
La foi selon Paul s’exprime donc, non par des théories, mais par une vie qui reconnaît que la Création de Dieu est bonne dans toutes ses dimensions. La vie chrétienne n’est pas une suite d’ascèses, mais une jouissance des bienfaits de Dieu, comme le couple, la sexualité, la famille, la nourriture. Nous sommes très proches ici de l’Écclésiaste, et très loin d’une forme de gnosticisme qui laisserait entendre que le monde physique est mauvais et qu’il faut s’en détacher.
Maintenant la question, que signifie exactement: «tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière»? L’expression «par la parole de Dieu» traduit δια λογου θεου qui ne se trouve qu’ici dans le Nouveau Testament, à l’exception de 1 Pierre 1:23 qui dit: δια λογου ζωντος θεου: par la parole vivante de Dieu. Manifestement, il ne s’agit pas d’une référence à l’Écriture, car cette expression n’est jamais utilisée dans ce sens dans le Nouveau Testament. Il s’agit ici d’un agent qui contribue à la sanctification de toutes choses. Le deuxième agent sanctifiant m’interroge plus, car si la grande majorité des traductions disent par la prière, le mot grec utilisé ἔντευξις, n’apparaît qu’une seule autre fois dans le Nouveau Testament, dans cette même épître: J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des demandes, des prières, des supplications (ou des intercessions), des actions de grâces, pour tous les hommes (1 Tim 2:1). Il dérive d’un verbe traduit habituellement dans les Écritures par intercéder. Manifestement, la majorité des traducteurs ont été gênés par ce sens habituel d’intercession et ils ont choisi d’interpréter par prière. Mais il y a un autre problème: ἔντευξις n’a pas comme sens premier l’intercession, mais la rencontre, la relation, et même la relation sexuelle! Il en est de même pour le verbe apparenté. Intercession et intercéder sont des vocables uniquement religieux, donnés à des mots ayant une signification bien plus large et différente.
Que devons-nous en conclure?
Je pense que nous sommes au bénéfice premièrement de la bonne Création de Dieu et de l’autre, du rachat, de la rédemption de tout ce qui a été souillé par le péché. C’est Jésus-Christ qui est la Parole de Dieu qui a tout purifié et c’est par sa vie, sa mort et sa résurrection (son intercession) que tout est sanctifié.
Pour Paul, la sanctification est avant tout l’œuvre du Saint-Esprit qui nous applique et qui applique au monde au travers de nous cette sanctification.
Il ne s’agit donc pas d’œuvres que nous avons à faire, mais d’une œuvre dont nous bénéficions.
Prédication sur Romains 8 : 18-30
Posted by Désiré Rusovsky in Bible, Courtes méditations, Prédications, Textes amis, Théologie on 10 octobre 2016
Je vais vous partager quelques prédications particulièrement pertinentes du pasteur Étienne Roulet dont voici la première.
Textes bibliques : Michée 7 : 1-7 / Romains 8 : 18-30 / Jean 16 : 19-22
Le monde va mal, on s’en rend compte tous les jours. Déjà Michée s’en plaignait dans un sombre tableau de son époque. Jésus annonce aussi à ses disciples des temps difficiles (Jean 16). Chacun se demande : d’où vient le Mal, où cela va-t-il nous mener, comment réagir ?
Dans Romains 8, Paul essaie de répondre à ces questions, dans un passage dense et pas facile. 1ère phrase-choc (v. 20) : le monde n’y peut rien ! Alors le Mal, la faute à qui ? Paul ne dit pas « à Dieu », mais « quelqu’un » (ou quelque chose) a fait cela (et il ne précise pas qui ou quoi). Cela ne peut pas être Dieu qui a prévu la Création bonne. Mais si c’est le diable (le diviseur), pourquoi Dieu le laisse-t-il faire ? Pourquoi a-t-il créé le serpent ? Y aurait-il une faille dans la Création qui rappellerait le tohu-bohu d’avant la création ? D’ailleurs Paul ne dit pas « le Mal », mais le vide, le néant (d’un mot qui signifie buée, brouillard). C’est le Rien, ce qui n’a pas de consistance (cf. la vanité de l’Ecclésiaste). Immense mystère, abîme de questions, auxquels il n’y a pas de réponse pour Paul.
Il est par contre beaucoup plus affirmatif dans sa réponse à la deuxième question : il y a une espérance, l’absurde n’aura pas le dernier mot, l’essentiel est devant. C’est l’espérance de la gloire (litt. du « plein », du poids), attendue impatiemment (vv. 18-19). Nous sommes donc invités à passer du vide au plain, du flasque au consistant, du rien au tout. Le projet de Dieu pour le monde et pour nous est de nous faire passer d’un pouvoir à un autre.
Mais comment et quand passer de l’un à l’autre ? Il y a deux dérives possibles : attendre patiemment et discrètement le grand chambardement final, sous-entendu : « on ne peut rien faire maintenant, attendons que le monde se détruise tout seul». C’est la tentation spiritualiste. Ou vouloir intervenir avec impatience pour faire des changements radicaux immédiats, sous-entendu : « Dieu a besoin de nous pour hâter la fin ». C’est la tentation révolutionnaire, voire terroriste. Alors impatience ou patience ? Les deux mots sont dans le texte (vv. 19 et 25) !
Pour nous aider à voir clair, Paul utilise deux images : celle de la « révélation » (dire ce qui est encore caché), litt. un processus d’apocalypse (au sens non du grand crash final, mais du dévoilement de la réalité). Et ce dévoilement commence en nous maintenant. Donc, contre ceux qui attendent seulement la fin, Paul parle d’un processus de découverte, de mise à jour : ce n’est pas fini, mais c’est déjà commencé. Et celle de l‘ « accouchement » (mots très forts : en travail, en espérance, dans les gémissements). Donc, contre ceux qui voudraient régler brutalement le sort du monde, Paul dit : c’est en train, c’est déjà commencé, mais ce n’est pas fini. Nous sommes à la fois en révélation et en accouchement.
Mais qui cela concerne-t-il ? Paul parle de trois niveaux : le monde d’abord (la nature, la création toute entière, v. 22), soumis aussi aux forces de destruction, qui doit être libéré, régénéré, renouvelé. La création « gémit » elle aussi. C’est une vision cosmique, la création n’est pas mauvaise ou condamnée, elle est en achèvement, sa naissance n’est pas finie. L’humain ensuite, qui fait partie de la création. Il gémit comme un enfant qui a de la peine à naître. Il attend la « délivrance » pour devenir enfant de Dieu (v. 23). Notre avantage sur la nature est que nous avons déjà les « prémices » (v. 23), nous vivons déjà des petits bouts du royaume. En troisième lieu (c’est le plus étonnant), le Saint-Esprit lui aussi « gémit » (v. 26), s’angoisse avec nous, et veut naître en nous. Il faut donc laisser l’Esprit travailler en nous pour qu’avec lui nous naissions à la vie nouvelle.
Revenons aux questions du début :
- – d’où vient le Mal : mystère, mais le pouvoir du « vide » est bien réel.
- – où allons-nous : vers la gloire, le plein achèvement, l’espérance.
- – comment réagir: en refusant tout repli dans un cocon bienfaisant, toute fuite spiritualiste d’un monde qui serait déjà condamné (tentation sectaire) ; nous sommes co-responsables de l’avenir du monde. En résistant aussi à tout interventionnisme qui voudrait hâter le jugement et la fin (tentation terroriste), en action ou simplement en paroles.
Nous vivons un processus de dévoilement (clarification) déjà commencé et d’accouchement non encore terminé. Et le v. 28 nous rappelle que « Dieu travaille en tout, en synergie avec nous, pour le bien de ceux qui l’aiment ». Amen.
Étienne Roulet
La nouvelle dimension de « réveil » qui vient
Posted by Désiré Rusovsky in Église, Bible, Guérison, Jésus-Christ, Révélations? on 30 août 2015
Je suis en train de lire le livre «The New Awakening» de Loren Covarrubias, j’encourage chaque personne qui lit l’anglais, de le télécharger gratuitement sur son site: http://lorenrcovarrubias.com
Même si je trouve son style peu coulant, et que j’ai dû faire un effort pour le lire, il y a des tas de choses inspirées dans ce livre.
Il a reçu le message d’une nouvelle dimension du «réveil» (malheureusement en français ce mot traduit deux expressions anglaises différentes, revival et awakening – «revival» définit des réunions cherchant à remettre un peu le feu dans l’Église ou a toucher de nouvelles personnes par l’Évangile, «awakening» définit une action de l’Esprit plus profonde amenant des changements importants dans la vie du Peuple de Dieu et généralement également dans la société.)
Ce livre parle donc d’une réforme en profondeur de la foi et de l’Église que le Seigneur veut apporter.
Il parle sous de nombreux angles de 3 dimensions de la foi. La première étant celle de la conversion centrée sur Jésus-Christ. En principe, tous les évangéliques et de nombreux autres chrétiens vivent cette dimension. La deuxième est la dimension pentecôtiste-charismatique qui est centrée sur le Saint-Esprit. La troisième est celle de la vie de disciple centrée sur le Père, dont Jésus-Christ est la représentation et le modèle parfait.
Une image qui m’a particulièrement frappé et changé est celle du torrent qui sort du Temple dans la vision d’Ézéchiel au chapitre 47.
Verset 1: «Il me ramena vers la porte de la maison. Et voici, de l’eau sortait sous le seuil de la maison, à l’orient, car la face de la maison était à l’orient; l’eau descendait sous le côté droit de la maison, au midi de l’autel.» Cette eau qui sort du Temple représente notre salut initial.
Versets 5 et 9: «Il mesura encore mille coudées; c’était un torrent que je ne pouvais traverser, car l’eau était si profonde qu’il fallait y nager; c’était un torrent qu’on ne pouvait traverser… Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent.» Cette eau devenue torrent représente la vie dans l’Esprit et beaucoup dans le mouvement pentecôtiste-charismatique, et encore plus dans sa dimension «Toronto» parlent de la rivière de Dieu et cherchent à y batifoler et à en profiter, souvent de manière égoïste. On y recherche à faire des «expériences», à vivre des choses fortes.
Verset 12: «Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d’arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits n’auront point de fin, ils mûriront tous les mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède.» Mais la finalité de ce torrent et que sur ses bords croissent des arbres dont les fruits apporteront une nourriture continuelle aux affamés et dont les feuilles serviront à la guérison. Cette image revient en Apocalypse 22:1-2: «Et il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie, produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois, et dont les feuilles servaient à la guérison des nations.».
Dans cette troisième dimension, ce n’est plus ce que je peux vivre comme expériences avec le Saint-Esprit, mais les fruits que ma vie peut porter pour en nourrir d’autres et pour les guérir. Ma prière n’est plus, Seigneur donne-moi plus de ton Esprit ou plus de…, mais Seigneur que ta vie s’écoule au travers de moi, que les fleuves d’eau vive s’écoulent de moi pour abreuver, nourrir et guérir. Cette pensée me révolutionne.
En Jean 15, il est écrit: «Demeurez en moi, et je demeurerai en vous. Comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s’il ne demeure attaché au cep, ainsi vous ne le pouvez non plus, si vous ne demeurez en moi. Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure porte beaucoup de fruit, car sans moi vous ne pouvez rien faire. … Si vous portez beaucoup de fruit, c’est ainsi que mon Père sera glorifié, et que vous serez mes disciples.» Jean 15:4-5, 8. Si nous ne portons pas beaucoup de fruit, nous devons nous interroger sur la manière dont nous sommes fondés en Christ.
Juste?
Posted by Désiré Rusovsky in Bible, Théologie on 12 mai 2015
Il y a quelques soirs, comme à mon habitude, avant de rentrer, je suis allé prier et louer dans un temple réformé. De manière inhabituelle, la bible sur son support était au centre avec une fleur devant elle. Comme je chantais en langues, je me suis dit que j’allais également chanter le chapitre auquel la bible était ouverte, Luc 15.
Peut-être que chanter la Bible permet de mieux se concentrer sur le texte, alors j’y ai remarqué plusieurs choses en le chantant.
Le chapitre 15 commence par : « Tous les publicains et les gens de mauvaise vie s’approchaient de Jésus pour l’entendre. Et les pharisiens et les scribes murmuraient, en disant : cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux. » Luc 15:1-2.
Jésus leur répond par trois paraboles, la première étant celle de la brebis perdue, qu’il conclut ainsi : « De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » Luc 15:7.
Contrairement à ce que l’on entend d’habitude, Jésus parle de justes qui n’ont pas besoin de repentance, comme s’il était possible d’être juste sans Lui. On nous a rebattu les oreilles avec cette affirmation de Paul : « selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, pas même un seul ; nul n’est intelligent, nul ne cherche Dieu ; tous sont égarés, tous sont pervertis ; il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul ; » Romains 3:10-12.
De nombreux textes parlent de justes avant la venue de Jésus-Christ. Il ne faut donc pas absolutiser un texte de Paul qu’il utilise dans une argumentation pour en faire une vérité générale.
Les Évangiles parlent de plusieurs justes, en dehors du salut offert par Jésus-Christ.
Il est dit que Joseph, le « père » de Jésus-Christ était juste, Mat 1:19
Jésus dit : « Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Matthieu 13:17.
Les parents de Jean le baptiste sont décrits ainsi : « Du temps d’Hérode, roi de Judée, il y avait un sacrificateur, nommé Zacharie, de la classe d’Abia ; sa femme était d’entre les filles d’Aaron, et s’appelait Élisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu, observant d’une manière irréprochable tous les commandements et toutes les ordonnances du Seigneur. » Luc 1:5-6.
Corneille, était défini ainsi : « Ils répondirent : Corneille, centenier, homme juste et craignant Dieu, et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement averti par un saint ange de te faire venir dans sa maison et d’entendre tes paroles. » Actes 10:22.
Il est donc évident que, selon l’Écriture, l’on peut être juste sans connaître Jésus-Christ, mais comme on le voit pour Corneille, un juste sera toujours attiré par Jésus-Christ.
Dans la parabole du fils prodigue, il y a également une vérité qui m’a frappé et dont je n’avais jamais entendu parler, sans doute parce que les traditions nous empêchent de voir ce qui est là sous nous yeux. Le père a partagé son bien entre ses deux fils, celui qui est resté et celui qui est parti. Il n’était pas nécessaire de partir et de pécher pour avoir pleine jouissance de l’héritage du père. Le père le souligne bien quand il dit à son aîné : « Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi, et tout ce que j’ai est à toi ; » Luc 15:31. En réfléchissant à cela, j’ai aussi pensé aux enfants de chrétiens qui souvent jalousent ceux qui se convertissent après avoir été des criminels, des drogués ou des voyous, et qui souvent ne savent pas vraiment comme être ou devenir chrétiens, alors qu’ils ont déjà toutes les richesses de la foi à disposition. Trop souvent, on les éduque comme s’il fallait qu’ils deviennent chrétiens, alors qu’ils sont déjà saints, comme l’a écrit Paul : « Car le mari non croyant est sanctifié par la femme, et la femme non-croyante est sanctifiée par le frère ; autrement, vos enfants seraient impurs, tandis que maintenant ils sont saints. » 1 Corinthiens 7:14.
Au lieu de chercher à les convertir, nous devrions les aider à devenir des disciples accomplis et remplis du Saint-Esprit dès leur plus jeune âge.
Deux pensées glanées ce matin
Posted by Désiré Rusovsky in Bible, Courtes méditations, Jésus-Christ on 12 octobre 2014
Deux pensées m’ont frappé lors du culte de ce matin:
“À chacun de nous la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ.” Éphésiens 4:7. Peut-il exister une plus grande mesure de grâce?
La Loi dit: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l’Eternel.” Lévitique 19:18. »
Et Jésus a dit à ses disciples: “Je vous donne un commandement nouveau: Aimez-vous les uns les autres; comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres.” Jean 13:34. Wow! Je crois qu’il n’y a rien à ajouter.
Pré-destinés ?
Posted by Désiré Rusovsky in Courtes méditations, Foi on 11 octobre 2014
Je viens de lire ce texte :
Rom 8:28-30 : Nous savons, du reste, que tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi destinés d’avance à être conformes à l’image de son Fils, pour qu’il soit le premier-né d’une multitude de frères. Et ceux qu’il a destinés d’avance, il les a aussi appelés ; ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.
Et comme souvent quand je lis les Écritures, je me suis attristé de constater combien les doctrines qui traînent dans les églises nous masquent le sens des textes bibliques.
Ce verset est utilisé pour défendre la doctrine de la prédestination au salut, alors qu’il ne parle pas du tout de cela, mais d’un enchaînement bien plus merveilleux. Dieu nous destine, nous qui l’aimons, à devenir conformes à l’image, au modèle, de son Fils. Dieu veut que nous devenions semblables à Jésus-Christ, pour qu’il soit le frère aîné d’une famille immense. Nous cherchons juste à être sauvés pour aller au ciel, alors que le projet de Dieu va infiniment plus loin. Dieu veut que nous ayons avec lui la même relation qu’il a avec son Fils premier-né.
Et il a tout fait pour cela, car il nous a d’abord appelés, puis il nous a justifiés, c’est-à-dire qu’il a fait de nous des justes. Et finalement, il nous a glorifiés. Paul écrit tout cela au passé, car ce sont des choses déjà accomplies par Dieu. Le croyons-nous vraiment ?
Je suis fatigué par une manie qui se développe actuellement chez les évangéliques. On a de plus en plus l’impression dans les prédications que Jésus nous a juste sauvés, mais que pour le reste c’est à nous de nous démerder, c’est à nous de travailler à notre salut à la force du poignet. Nous devons faire plus, pour acquérir les grâces divines, mais nous n’en faisons jamais assez, nous n’obtenons pas ce après quoi nous soupirons. Alors que l’Écriture dit tout autre chose. Elle dit, dans ce texte de Romains et dans beaucoup d’autres endroits, que le salut que Jésus nous a acquis est un salut parfait et complet, un salut qui a la puissance de nous transformer bien plus profondément que ce que nous pouvons imaginer.
Voulons-nous continuer à nous contenter de croire à un salut étriqué, ou voulons-nous recevoir tout ce que Dieu nous a donné en Jésus-Christ ? Nous recevons le salut par la foi. Si nous croyons à un salut étriqué, nous recevrons un salut étriqué, si nous croyons à la plénitude de l’œuvre accomplie par Jésus-Christ, nous recevrons un salut plein et débordant, un salut qui dépassera nos plus folles imaginations.
Prédestinés à devenir semblables à notre modèle, Jésus-Christ. Quoi de plus glorieux ? Et ce n’est pas pour le futur seulement, c’est quelque chose qui commence aujourd’hui et maintenant. Ce sera pleinement réalisé à la résurrection, mais nous pouvons et nous devons déjà le vivre ici, nous pouvons et nous devons déjà rayonner de la gloire du Fils de Dieu.
« Christ vs Religion » dans l’Eglise… | La Nouvelle Jérusalem
Posted by Désiré Rusovsky in Église, Foi, liens, Textes amis on 11 septembre 2014
Un blog que je viens de découvrir et que je vous encourage à suivre:
« Christ vs Religion » dans l’Eglise… | La Nouvelle Jérusalem.