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Une réflexion sur la pandémie

Décidément, je suis actuellement plus sur des sujets de société que dans des réflexions spirituelles ou théologiques. Mais contrairement à ce que voudrait nous faire croire le monde actuel, le spirituel n’est jamais étranger aux faits de société. Dieu n’est pas confiné ! Il n’est ni dans un ciel évanescent et abstrait ou ni uniquement dans le cœur de ceux qui voudraient bien croire en Lui. Il est plus présent au monde et plus concerné que quiconque. Si nous l’écoutions, Il aurait certainement beaucoup à dire dans ce temps particulier.

J’essaye ici, faiblement, de transmettre certaines choses que je crois qu’Il a déposées sur mon cœur.
La crise du COVID est un révélateur de notre société, de ses valeurs et de ses manières d’agir.
Dans d’autres temps et dans les siècles précédents, les gouvernements occidentaux auraient fait appel au jeûne et à la prière. J’avais trouvé dans un livre acheté d’occasion, un appel au jeûne de Leurs Excellences de Berne (les autorités qui dirigeaient en ce temps notre pays de Vaud, en Suisse) qui devait être proclamé dans chaque paroisse réformée pour demander l’intervention de Dieu dans des temps difficiles. Aujourd’hui, nous sommes bien loin d’une telle attitude et la foi dans la science, et particulièrement dans les techniques scientifiques a remplacé la foi en Dieu ou en la religion.
Notre salut — notre santé — dépend aujourd’hui d’une médecine technique (voir Pfizer BioNTech, pour Biopharmaceutical New Technologies) qui se croit de plus en plus toute puissante et capable de libérer l’humanité de tous ses maux, y compris la vieillesse et la mort. Mais la crise du COVID a démontré en même temps la puissance de cette médecine technicienne et ses limites. Sa rapidité à trouver des « solutions » comme les vaccins à ARNm, mais aussi ses constants atermoiements. Depuis le début de la pandémie nous avons entendu à peu près tout et son contraire de la part des scientifiques officiels. Une des solutions (hydroalcoolique) les plus efficaces contre cette maladie et contre toute autre maladie microbienne est dérivée des règles d’hygiène déjà données par Dieu il y a des millénaires dans l’Ancien Testament : dont le lavage des mains.
Il y a le refus de cette croyance technicienne d’accepter que nous soyons des créatures finies et mortelles et que la plupart des pandémies aient des causes sociétales ou environnementales. Pour l’étude de ces causes, je recommande La fabrique des pandémies, de Marie-Monique Robin, éditions La Découverte https://www.payot.ch/Detail/la_fabrique_des_pandemies-marie_monique_robin-9782348054877. Plus loin, ces causes sont le fruit de la rupture de l’humanité avec son Créateur et de la dysharmonie que cela a créée dans tout le vivant.
La crainte majeure de nos gouvernants est l’impact économique de cette pandémie sur nos sociétés, alors qu’elle est un avertissement que nous devons changer radicalement nos modes de vies si nous voulons perdurer et ne pas affronter régulièrement des problèmes similaires. Combien de ravageurs et de maladies botaniques ou zoologiques (et humaines) actuelles ne proviennent-elles pas déjà de l’intensité des échanges commerciaux et du tourisme tous azimuts ? Nous avons voulu faire du monde un village et les problèmes se transmettent dans l’immédiateté villageoise.

Il y aurait certainement encore beaucoup à dire, mais je préfère déjà publier cette ébauche de réflexion en attendant qu’elle se poursuive.
Que la paix de Dieu vous garde dans vos êtres entiers !

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Réflexion sur deux initiatives politiques en Suisse contre les pesticides et pour une eau pure

Il n’est pas dans mes habitudes de publier des réflexions de type politique dans ce blogue, mais finalement ce que je comprends et que j’exprime fait aussi partie de ma foi et de ma marche avec Dieu. 

Bien des paysans se sentent attaqués par ces initiatives et par leurs partisans. Cela m’attriste que des firmes opposées à ces initiatives leur on implanté ces fausses conceptions dans la tête. À mon avis, ce qui est remis en question par ces initiatives est la conception technicienne de l’agriculture. Les paysans d’aujourd’hui sont devenus esclaves du rendement, en partie par les grands distributeurs et soumis à des normes changeantes qui entraînent des difficultés croissantes dans leur profession et qui sont généralement coûteuses. Ils ont cessé pour la plupart d’être des cultivateurs pour devenir des exploitants. Leur rapport à la terre à changé. Elle n’est souvent plus qu’un support de cultures ou d’élevage et non pas un vis-à-vis du paysan, celle dont il tire son nom et qui fait sa fierté.


L’agriculture a perdu des siècles de sagesse pratique et elle n’est plus qu’un instrument de bénéfices pour de grandes multinationales. Auparavant, il y avait une grande variété de races de bétail adaptées à des conditions particulières, de terrain, de fourrage, de climats. Aujourd’hui, il y a un nombre restreint de races avec des qualités spécifiques et contradictoires, soit des races à viande, soit des races laitières. Comme les races actuelles ne sont plus adaptées à leurs conditions de vie spécifiques, on a recours à la chimie pour qu’elles puissent s’adapter à des conditions qui ne sont pas idéales. Les races laitières doivent répondre à des critiques spécifiques de qualité de lait en faisant disparaître les terroirs particuliers, car les grands distributeurs et l’industrie agroalimentaire réclament des produits standardisés et souvent sans originalité organoleptique.


Il en est de même pour les cultures, bien des variétés locales adaptées ont disparu ou presque et ne sont plus cultivées. On a des fruits et des légumes prévus pour la grande distribution et qui doivent être résistants aux manipulations mécaniques, et ceci souvent aux dépens du goût et de la saveur.


Cette évolution de l’agriculture ne peut qu’aller contre un mur. Les changements climatiques nécessitent une souplesse variétale et une réactivité que la chimie ne peut pas fournir, ou alors, à quel prix ? Ce dernier printemps nous a bien démontré que les monocultures fruitières sont sensibles à des gels tardifs. Ces gels tardifs sont précoces par rapport à ceux d’il y a quelques décennies. Les pommes de terre de l’an dernier sont souvent d’une qualité bien inférieure à celles des années précédentes, elles ont dû souffrir de la sécheresse et de la chaleur, il en est de même d’autres légumes.


Avec l’élevage laitier, même type de problèmes. On sélectionne les vaches à plus haut potentiel laitier et on élimine les autres. Ces super laitières ont besoin de plus d’eau, alors que l’eau devient de plus en plus rare en été. Va-t-on refuser de l’eau aux hommes et aux cultures pour la donner aux vaches ? Par cette sélection à sens unique, on ne fait qu’affaiblir la race en perdant des gènes d’adaptation. Il devient nécessaire de retrouver des vaches plus rustiques et résistantes, mais moins productives. Peut-être que le retour à des races mixtes (lait et viande) serait un choix empreint de sagesse. Quand un éleveur utilise un robot de traite à la demande, est-ce qu’il ne perd pas sa relation avec son troupeau, puisqu’il ne le connaît plus que par l’entremise de l’informatique et de son smartphone ? N’arrive-t-on pas par ce moyen à un élevage hors-sol, vu que ces vaches ne doivent jamais se trouver trop loin du robot ?


Quel est le but premier du paysan ? N’est-ce pas son autosuffisance alimentaire et aussi financière par ce qu’il vend ? Le développement de la vente directe valoriserait son travail aux yeux de ses clients.
Sous la pression de l’agrobusiness, l’agriculture s’est dévoyée. Il est temps qu’elle revienne à ses fondamentaux et que les paysans retrouvent la fierté et l’amour de leur travail.

Ces deux initiatives leur donnent la possibilité de revenir en eux-mêmes et de s’interroger si c’est vraiment d’une agriculture déracinée dont ils rêvent pour eux et pour leurs enfants ?

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Fin du Monde ou fin d’un monde?

Pour nombre de personnes le monde est arrivé à un point critique que ce soit à cause du réchauffement climatique, des diverses pollutions ou des problèmes sociaux qui s’aggravent constamment.

À mon avis ce qui caractérise notre monde présent est l’exploitation à outrance de toutes les ressources disponibles et son corolaire, la production illimitée de déchets. Certains géologues et biologistes proposent d’appeler la strate géologique actuelle le poubellien, car ce qui frappera les paléontologues du futur sera la masse des déchets d’origine humaine qu’elle contiendra.

Aujourd’hui l’inquiétude écologique principale est liée au climat alors qu’auparavant cela a été celle des déchets nucléaires ou celles des pluies acides.
Cela fait longtemps qu’il y a des mises en garde contre la surexploitation des ressources minérales et vivantes (comme par exemple la surpêche) et les risques liés aux déchets. Je me souviens que lors de L’EXPO 64 (Exposition Nationale Suisse de 1964), il y avait déjà une mise en garde contre les dangers de la pollution. Cela fait donc 55 ans et peu s’est réellement fait. Comme le fait remarquer Extinction Rebellion, il y a un problème systémique qui empêche toute vraie évolution. Mais, à mon avis, il y a plus qu’un problème systémique, mais une réalité spirituelle mauvaise qui s’acharne contre la beauté de la Création et contre les habitants de la Terre. L’idole à laquelle tout est sacrifié est celle de la croissance qui est un prête-nom de Mammon.
Comme l’a dit Gus Speth https://en.wikipedia.org/wiki/James_Gustave_Speth « I used to think the top global environmental problems were biodiversity loss, ecosystem collapse and climate change. I thought with 30 years of good science we could address those problems, but I was wrong. The top environmental problems are selfishness, greed and apathy – and to deal with these we need a spiritual and cultural transformation and we scientists don’t know how to do that. » (Je pensais que les principaux problèmes environnementaux étaient la perte de la biodiversité, la dégradation des écosystèmes et le changement climatique. Je pensais qu’avec 30 années de vraie science nous pourrions régler ces problèmes, mais j’avais tort. Les principaux problèmes environnementaux sont l’égoïsme, la cupidité et l’apathie. Pour pouvoir faire face à cela nous avons besoin d’une transformation spirituelle et culturelle. Mais nous les scientifiques, nous ne savons pas faire cela.)

Ceux qui veulent sauver le monde oublient que quelqu’un est déjà venu pour le sauver. Les multiples problèmes actuels proviennent de ce que l’on ignore la solution qui a déjà été apportée ou qu’on la refuse. L’Évangile du Royaume est la réponse divine radicale et définitive à tous les problèmes causés par les péchés des hommes. Quand l’Évangile de Jésus-Christ a vraiment été cru, annoncé et vécu, il a toujours eu un impact social marqué.
Aujourd’hui nous avons besoin d’un Réveil spirituel mondial qui seul peut changer les cœurs des hommes et je crois qu’en réponse aux cris qui montent de partout Dieu est en train de répondre et de répandre à nouveau son Esprit

“A vous maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre or et votre argent sont rouillés; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dans les derniers jours! Voici, le salaire des ouvriers qui ont moissonné vos champs, et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu’aux oreilles du Seigneur des armées.” Jacques 5:1-4.

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Objection de croissance

Le texte que j’ai publié dans le journal local en vue des élections aux Conseil national

Notre société s’est asservie à une nouvelle idole : La Croissance. Cette idole, comme toute idole réclame des sacrifices, sacrifice de temps, sacrifice d’argent, sacrifice de nos vies, sacrifice de la nature, sacrifice des ressources, sacrifice du sens, sacrifice de la vie de famille. Elle réclame tout et nous laisse que des miettes pour que nous ne nous révoltions pas contre ses diktats. Elle entretient l’illusion d’une croissance infinie dans un monde fini.
Combien chez nous en souffrent en l’exprimant par des burnouts de plus en plus fréquents ou par d’autres maladies de réaction. Et ailleurs, combien plus encore souffrent de l’exploitation éhontée des ressources données à tous en partage, comme l’eau, l’air et les terres cultivables ? 
La Droite réclame toujours plus de sacrifices sur son autel et elle tremble quand la croissance diminue ou semble s’arrêter. La Gauche se fait sa complice en cherchant à rendre les sacrifices plus supportables, mais elle n’objecte pas à la croissance et n’a pas d’alternative à proposer, n’ayant plus de vision alternative. Ensemble, Droite et Gauche légifèrent pour produire une société avec de moins en moins de libertés, où tout ce qui n’est pas interdit est obligatoire ou presque. Ils nous offrent un monde désenchanté.
La croissance non contente d’exploiter la nature et les hommes produit nombre de déchets qui sont en train d’étouffer la Terre et ses habitants. Parmi ces déchets viennent en bonne place le CO2 d’origine non renouvelable, et les plastiques que l’on trouve partout sur terre, dans les eaux et dans les airs.

Un engagement politique et social différent basé non sur la croissance et l’exploitation effrénée des ressources, mais sur la collaboration avec la nature et entre les hommes est de plus en plus indispensable. Il représente le seul moyen d’échapper soit à la catastrophe vers laquelle nous élançons, soit à un monde de contrôle généralisé. Ces convictions du Parti Évangélique (PEV) me semblent nécessaires pour ce changement :

  • • Dieu créa l’homme à son image. Nous sommes donc amenés à protéger et à respecter la vie humaine de la conception à la mort.
  • • Dieu a confié à l’homme sa création. Nous devons gérer les ressources naturelles avec soin et protéger l’environnement en pensant aux générations futures. (https://www.pev-vd.ch/politique/programme-du-parti/)

La référence à Dieu est un fondement nécessaire pour s’opposer à l’idole de la Croissance.

Il est nécessaire de s’engager politiquement pour une réduction drastique des investissements qui favorisent la croissance et les tourner vers les recherches de solutions alternatives et des expérimentations différentes, ceci en déréglementant les obstacles qui se tiendraient sur ce chemin.

Désiré Rusovsky, Candidat au Conseil national
Parti Évangélique, Liste 9
 

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Voilà pourquoi je ne m’attends pas à aller au ciel (Howard Snyder)

Traduction de:Why I Don’t Expect to Go to Heaven, 

Quinze raisons pour lesquelles je ne m’attends pas à aller au ciel

1. Parce que quand Jésus a dit : « Je vais vous préparer une place », il n’a pas parlé du ciel (Jean 14:2-4).

2. Parce que la « place » à laquelle Jésus fait référence en Jean 14 n’est que dimensionnellement éloignée de la Terre, mais pas géographiquement ou spatialement.

3. Parce que « la parole a été faite chair, » et non seulement esprit (Jean 1:14).

4. Parce que Jésus s’est physiquement relevé d’entre les morts et qu’il a clairement dit qu’il n’était ni un fantôme, ni une apparition, ni un simple esprit.

5. Parce que Jésus n’a pas abandonné sa chair quand il est monté aux cieux.

6. Parce que Romains 8:21-23 promet « la rédemption de nos corps » quand toute la création « sera libérée de l’esclavage de la corruption. »

7. Parce que Pierre a prêché que nous attendons maintenant le retour de Jésus « pour qu’il restaure tout, comme Dieu l’a promis il y a longtemps à travers de ses saints prophètes » (Actes 3:21).

8. Parce que Dieu a l’intention de répondre pleinement à notre prière pour que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel..

9. Parce que le Messie « ne se découragera point et ne se relâchera pas, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, » et parce que la Terre sera « remplie de la connaissance de l’Éternel, comme l’eau couvre le fond des mers » (Esaïe 42:4, 11:9).

10. Parce que le Nouveau Testament parle de deux venues de Jésus Christ sur Terre, mais seulement d’un départ.

11. Parce que nulle part la Bible ne parle « d’aller au ciel. »

12. Parce que le sens fondamental du mot « ciel » (quand il ne se réfère pas au ciel physique) est la présence de Dieu.

13. Parce que nulle part la Bible ne dit que la « Terre promise » c’est le ciel.

14. Parce que la promesse finale est une Terre renouvelée, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et une création restaurée.

15. Parce que Jésus est venu « pour détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3:8), pour purifier de tout mal, mais pas pour détruire la Terre qu’il a créée.

Voilà ! Ces quinze pourraient bien sûr être quinze cents si toutes les Écritures pertinentes étaient référencées. Et je n’ai même pas cité mon verset préféré au sujet du dessein de Dieu et de son plan pour réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. (Éph. 1:10).

Alors, que se passera-t-il quand je mourrai physiquement ? Je m’attends à être dans la présence constante directe, joyeuse et paisible du Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit. Jésus a appelé cela « Paradis » (Luc 23:43), comme l’a fait Paul (2 Cor. 12:4). Jésus a dit qu’il y avait beaucoup de place dans la maison de son père, et qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Il y a beaucoup de chambres où nous pouvons loger jusqu’à ce que lui et nous retournions sur terre. Là où le ciel et la terre seront restaurés, le Royaume de Dieu dans la plénitude complète, la création guérie.

Pensez-y comme un pavillon de repos, une retraite, un relais sur la route, dans l’attente que le royaume de Dieu soit pleinement « préparé » (Jean 14 : 2) et voyez-y le glorieux et joyeux accomplissement total, de toutes les promesses rédemptrices de Dieu.

Cela vaut certainement la peine de s’attendre à cela entre la mort physique et la résurrection finale.

Ensuite, les choses vraiment créatives commenceront.

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14 manières fréquentes de tordre l’Évangile (Howard Snyder)

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HOWARD SNYDER

14 manières fréquentes de tordre l’Évangile

Posté le 3 janvier 2014 par Howard Snyder

1. Interpréter l’Évangile principalement par l’épître aux Romains.

Les écrivains bibliques, y compris Paul, nous disent d’étudier l’ensemble des Écritures et de les interpréter à travers de cette globalité. Mais la tendance persistante à voir l’épître aux Romains comme la clé de toute l’Écriture persiste. Et l’Église et le monde en souffrent. (Voir mon article sur Seedbed, « Misplacing Romans » {Mal situer l’épître aux Romains}.)

2. Se concentrer uniquement sur « le salut personnel. »

La Bible n’enseigne pas le « salut personnel » de la façon individualiste et privée que cette expression en est venue à signifier. Au contraire, elle enseigne de multiples façons et au travers de nombreuses métaphores la réconciliation de toutes choses (par exemple, Éphésiens 1, en particulier le verset 10 : « … réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la Terre. » 1:10, LSg, et Colossiens 1, en particulier le verset 20 : il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.) – néanmoins pas sans jugement.

3. Faire du Ciel le but.

La Bible et les credo des premiers chrétiens ne disent rien sur « aller au Ciel ». Pourtant, cette phrase est devenue pratiquement synonyme de salut dans bien des esprits. La Bible se concentre sur l’accomplissement de la volonté de Dieu sur la Terre comme au Ciel, et de la rédemption ultime de toute la création, pas une scission cosmique éternelle entre la Terre et le Ciel.

4. La division entre clergé et laïcs.

C’est l’un des premiers signes du « mystère de l’iniquité » dans l’Église. Une fois que Satan nous a convaincus que seulement quelques-uns (et principalement des hommes d’un certain type) sont appelés dans « le ministère, » il a réduit l’efficacité de l’Église de nonante pour cent. La division entre clergé et laïcs est donc plus débilitante que tout autre préjudice dans l’Église. Elle porte atteinte à la doctrine biblique du sacerdoce des croyants, celle des dons de l’Esprit, et celle de l’appel universel à la diaconie (ministère, service).

5. Penser que l’économie et la politique ne sont pas directement des préoccupations liées à l’Évangile.

Cloisonner l’Évangile de l’économie et de la politique, en les situant en dehors de notre vie de disciple, est un dualisme non biblique. L’Évangile est une réalité économique et politique, alors par définition l’Église est autant économique que politique. Mais, l’économie et la politique doivent être interprétées à la lumière de l’Évangile, et non l’inverse. Le Royaume de Dieu en est le cadre général.

6. Rendre la communauté secondaire.

Les auteurs du Nouveau Testament se concentrent beaucoup plus sur la communauté, sur le corps du Christ, sur le fait que nous sommes membres du Jésus-Christ et par conséquent les uns des autres, que sur n’importe quel autre sujet. Moins la communauté est authentique au sens biblique de partage mutuel, de koinonia, plus les différences doctrinales viennent au centre et plus l’Église se concentre sur toute autre chose que la communauté. C’est pourquoi je traite tellement de ce sujet dans mon livre Community of the King (la communauté du roi) et dans d’autres.

7. Négliger l’Ancien Testament.

Ici, les deux erreurs les plus courantes sont : négliger l’holisme des desseins salvifiques de Dieu tels que révélés dans l’Ancien Testament, et accepter le mythe que toutes les vérités importantes de l’Ancien Testament deviennent « spiritualisées » dans le Nouveau. Ainsi, « terre promise », par exemple, vient à signifier « ciel » ou, une certaine expérience spirituelle intérieure. Quand cela se produit, les prédicateurs creusent l’Ancien Testament à la recherche de pépites « spirituelles » qui ont souvent peu à voir avec le contexte biblique historique et avec le sens.

8. Limiter la justice à la droiture personnelle.

Dans l’Ancien Testament, les Psaumes, les Prophètes, la Loi, la Sagesse, couplent constamment la justice et le droit as comme les deux faces de la même réalité globale. Notez, par exemple, le nombre de fois que la justice et le droit sont couplés et utilisés de manière presque interchangeable dans la poésie hébraïque.

Pourtant, l’Église les sépare souvent de différentes manières ; par exemple le droit parle de moralité personnelle et la justice de quelque chose dont Dieu prend soin lui-même grâce à l’expiation et/ou à une condamnation définitive. C’est carrément non biblique.

9. Négliger l’intercession.

Plus je lis sur la prière dans la Bible, sur Moïse, David, Les Prophètes, Job, sur la vie et l’exemple de Jésus, les Épîtres, plus je suis convaincu que l’Église en général et moi-même, nous avons négligé le ministère essentiel de l’intercession. Au travers du mystère de la prière et de l’Esprit de Dieu, l’intercession persévérante du peuple de Dieu peut (et souvent le fait) changer le cours de l’histoire et celui des relations entre les nations et entre les peuples et entre les religions, tout aussi bien que rejoindre nos besoins plus immédiats et personnels.

La prière d’intercession est un des principaux moyens de chercher d’abord le royaume de Dieu.

10. Des « croyants » à la place de disciples.

Jésus appelle et forme des disciples afin que le corps du Christ devienne une communauté de disciples du Royaume de Dieu. Le Nouveau Testament utilise rarement le mot « croyants ». Aujourd’hui, cette réalité est déformée par la tendance d’utiliser « croyants » au lieu de « frères » dans les traductions modernes (ceci afin d’être plus inclusives) ou alors d’utiliser des pronoms comme « eux ».

Ce qui importe n’est pas le nombre de croyants, mais le nombre de disciples, et par conséquent le ministère de faire des disciples.

11. Substituer le royaume de Dieu par le Ciel.

Dans la Bible, le Royaume de Dieu englobe la réalité, la souveraineté et l’amour de Dieu. Il ne s’y trouve aucun dualisme esprit/matière. La plupart des gens du temps de Jésus le comprenaient ; ils savaient, par exemple, que « Royaume des cieux » dans Matthieu était juste une manière différente de dire « Royaume de Dieu ».

Dans la Bible, nous voyons le royaume de Dieu comme étant à la fois présent et futurs, céleste et terrestre, personnel et social, soudain et graduel, intérieur et extérieur, dans une dialectique mystérieuse avec l’Église qui est en elle-même ni le royaume de Dieu, ni séparable du royaume de Dieu.

12. Réduire la foi à un seul domaine de nos vies.

Nous compartimentons. Notre marche chrétienne se réduit seulement à une part de nos vies, et cette part est souvent réduite à ce que nous croyons.

Mais, à présent, demeurent : la foi, l’espérance et l’amour – et la Bible indique clairement ce qui est le « plus grand » et le plus englobant des trois. Selon l’Évangile, la foi n’est pas la réalité ultime, elle est le moyen menant à aimer Dieu et les autres ainsi que toute la création divine avec tout notre être. Et ceci 24/7, comme on dit.

La Bible présente la foi agissant par l’amour ; l’amour étant activé par la foi et actionné par l’espérance – une confiance intégrale dans les étonnantes promesses de Dieu d’un plein-salut-pour-toute-la-création.

13. Ignorer Genèse 9.

Il y a une immense littérature sur la théologie de « l’alliance » ou « fédérale » (du latin « alliance »). Pourtant, curieusement, cette théologie commence presque toujours par l’alliance de Dieu avec Abraham (avec peut-être une allusion à Genèse 3:15). Pourtant, la première alliance biblique explicite se trouve dans Genèse 9, où Dieu établit son « alliance entre Lui et la Terre » (Genèse 3:13).

L’accent est explicite et répété : une alliance avec les humains et avec toutes les sortes d’êtres vivants. Si notre compréhension du salut saute de Genèse 3 à Genèse 12, nous ratons les enseignements bibliques essentiels sur le monde créé et cela déforme tout le reste de la Bible.

14. Divorcer la vie de disciple du soin de la création.

Quand nous négligeons ou déformons la révélation biblique sur monde créé, nous réduisons l’Évangile de beaucoup par rapport aux les promesses de la Bible. Nous le faisons à notre propre perte ; nous appauvrissons l’Église ; nous surspiritualisons l’expérience chrétienne et nous réduisons la dynamique de la mission chrétienne.

Quand on voit comment la vie de disciples et le soin de la création sont inséparablement liés dans le plan de Dieu, l’Église devient puissante avec patience et humilité « pour renverser des forteresses » (2 Cor 10:4).

Il y a, bien sûr, beaucoup d’autres façons de tordre l’Évangile. Chaque fois que nous détournons notre regard de Jésus-Christ et que nous interprétons l’Évangile à travers d’autres lunettes, nous avons des problèmes.

Utilisez le verbe que vous souhaitez : tordre, déformer, fausser, miner, neutraliser, châtrer, émasculer, annuler, dépouiller – le problème persiste et appelle à une vie de disciple basée attentivement sur la Bible, et christocentrique.

Le Saint-Esprit a été répandu à la Pentecôte, mais déjà dans le Nouveau Testament, nous voyons les Apôtres luttant contre des distorsions émergentes.

Et pourtant, souverainement, étrangement, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et il continuera à remplir les promesses et à guider le corps du Christ dans « toute la vérité » (Jean 16:13) jusqu’à ce que « la Terre [soit] remplie de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer » (Ésaïe 11:09).

Howard Snyder

Ancien professeur d’histoire et de théologie missionnaire du Asbury Theological Seminary (1996-2006); il fait maintenant de la recherche et la rédaction à Wilmore, au Kentucky. Professeur d’Études wesleyennes, au Tyndale Seminary, à Toronto, 2007-2012. Auparavant il a été ensaignant et pasteur à São Paulo, au Brésil à Detroit, au Michigan; et à Chicago, dans l’Illinois. Le principal intérêt du Dr Snyder est la puissance et la pertinence de Jésus-Christ et de son royaume dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Il a, entre autres, écrit : The Problem of WineskinsCommunity of the King, et plus récemment, Salvation Means Creation Healed.

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