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Priez pour l’UDC et pour la Suisse.

En m’apercevant que je me laissais prendre dans le jeu de l’UDC en réagissant négativement à son égard, j’ai pris conscience (du moins, je le crois) que ce parti, à l’origine terrien et centriste (comme son nom l’indique), est devenu un outil idéologique de puissances spirituelles qui cherchent à s’opposer aux desseins de Dieu pour notre pays.
Actuellement, ce parti crée des divisions dans notre pays et il provoque des réactions extrêmes à son égard. En fait, aujourd’hui il engendre de la haine, des divisions, des craintes infondées, toutes choses contraires à l’Esprit de Christ à ses enseignements. Je ne crois pas que c’est sa nature profonde qui s’exprime, mais qu’il est devenu le jouet de puissances qui le dépassent. Si nous réagissons à son égard, nous ne faisons que polariser la situation et nous entrons dans le jeu destructeur de ces puissances spirituelles.
Il me semble nécessaire de prier pour ce parti afin qu’il redevienne ce qu’il était, un représentant des agriculteurs et des indépendants avec un bon sens et une modération terrienne. Qu’il redevienne un parti patriotique, mais délivré des démons du nationalisme.
Il est bon d’aimer son pays et d’en être fier, et d’en faire une terre d’accueil sachant intégrer ceux qui ont besoin de refuge, mais il est destructeur de vouloir le garder égoïstement et jalousement. Beaucoup de ceux qui ont apporté la prospérité en Suisse ont été des accueillis, que ce soit déjà les réfugiés huguenots et plus récemment nombre d’émigrés qui ont trouvé une terre d’accueil pour faire fructifier leurs dons.
Il y a une vieille prophétie de la fin du 19e siècle qui parlait de l’évolution de l’Europe et qui définissait finalement la Suisse et l’Angleterre comme des terres de refuges sur ce continent (malheureusement, je n’arrive pas à remettre la main dessus). Je crois que l’esprit qui est à l’œuvre dans l’UDC s’oppose à la réalisation de ce dessein divin. (Un des signes qui pourrait confirmer l’actualité de cette prophétie pourrait être le Brexit.)

Alors j’appelle mes lecteurs à prier pour la Suisse et pour que l’UDC ne soit plus sous l’influence d’esprits destructeurs et négateurs.

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14 manières fréquentes de tordre l’Évangile (Howard Snyder)

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HOWARD SNYDER

14 manières fréquentes de tordre l’Évangile

Posté le 3 janvier 2014 par Howard Snyder

1. Interpréter l’Évangile principalement par l’épître aux Romains.

Les écrivains bibliques, y compris Paul, nous disent d’étudier l’ensemble des Écritures et de les interpréter à travers de cette globalité. Mais la tendance persistante à voir l’épître aux Romains comme la clé de toute l’Écriture persiste. Et l’Église et le monde en souffrent. (Voir mon article sur Seedbed, « Misplacing Romans » {Mal situer l’épître aux Romains}.)

2. Se concentrer uniquement sur « le salut personnel. »

La Bible n’enseigne pas le « salut personnel » de la façon individualiste et privée que cette expression en est venue à signifier. Au contraire, elle enseigne de multiples façons et au travers de nombreuses métaphores la réconciliation de toutes choses (par exemple, Éphésiens 1, en particulier le verset 10 : « … réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la Terre. » 1:10, LSg, et Colossiens 1, en particulier le verset 20 : il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.) – néanmoins pas sans jugement.

3. Faire du Ciel le but.

La Bible et les credo des premiers chrétiens ne disent rien sur « aller au Ciel ». Pourtant, cette phrase est devenue pratiquement synonyme de salut dans bien des esprits. La Bible se concentre sur l’accomplissement de la volonté de Dieu sur la Terre comme au Ciel, et de la rédemption ultime de toute la création, pas une scission cosmique éternelle entre la Terre et le Ciel.

4. La division entre clergé et laïcs.

C’est l’un des premiers signes du « mystère de l’iniquité » dans l’Église. Une fois que Satan nous a convaincus que seulement quelques-uns (et principalement des hommes d’un certain type) sont appelés dans « le ministère, » il a réduit l’efficacité de l’Église de nonante pour cent. La division entre clergé et laïcs est donc plus débilitante que tout autre préjudice dans l’Église. Elle porte atteinte à la doctrine biblique du sacerdoce des croyants, celle des dons de l’Esprit, et celle de l’appel universel à la diaconie (ministère, service).

5. Penser que l’économie et la politique ne sont pas directement des préoccupations liées à l’Évangile.

Cloisonner l’Évangile de l’économie et de la politique, en les situant en dehors de notre vie de disciple, est un dualisme non biblique. L’Évangile est une réalité économique et politique, alors par définition l’Église est autant économique que politique. Mais, l’économie et la politique doivent être interprétées à la lumière de l’Évangile, et non l’inverse. Le Royaume de Dieu en est le cadre général.

6. Rendre la communauté secondaire.

Les auteurs du Nouveau Testament se concentrent beaucoup plus sur la communauté, sur le corps du Christ, sur le fait que nous sommes membres du Jésus-Christ et par conséquent les uns des autres, que sur n’importe quel autre sujet. Moins la communauté est authentique au sens biblique de partage mutuel, de koinonia, plus les différences doctrinales viennent au centre et plus l’Église se concentre sur toute autre chose que la communauté. C’est pourquoi je traite tellement de ce sujet dans mon livre Community of the King (la communauté du roi) et dans d’autres.

7. Négliger l’Ancien Testament.

Ici, les deux erreurs les plus courantes sont : négliger l’holisme des desseins salvifiques de Dieu tels que révélés dans l’Ancien Testament, et accepter le mythe que toutes les vérités importantes de l’Ancien Testament deviennent « spiritualisées » dans le Nouveau. Ainsi, « terre promise », par exemple, vient à signifier « ciel » ou, une certaine expérience spirituelle intérieure. Quand cela se produit, les prédicateurs creusent l’Ancien Testament à la recherche de pépites « spirituelles » qui ont souvent peu à voir avec le contexte biblique historique et avec le sens.

8. Limiter la justice à la droiture personnelle.

Dans l’Ancien Testament, les Psaumes, les Prophètes, la Loi, la Sagesse, couplent constamment la justice et le droit as comme les deux faces de la même réalité globale. Notez, par exemple, le nombre de fois que la justice et le droit sont couplés et utilisés de manière presque interchangeable dans la poésie hébraïque.

Pourtant, l’Église les sépare souvent de différentes manières ; par exemple le droit parle de moralité personnelle et la justice de quelque chose dont Dieu prend soin lui-même grâce à l’expiation et/ou à une condamnation définitive. C’est carrément non biblique.

9. Négliger l’intercession.

Plus je lis sur la prière dans la Bible, sur Moïse, David, Les Prophètes, Job, sur la vie et l’exemple de Jésus, les Épîtres, plus je suis convaincu que l’Église en général et moi-même, nous avons négligé le ministère essentiel de l’intercession. Au travers du mystère de la prière et de l’Esprit de Dieu, l’intercession persévérante du peuple de Dieu peut (et souvent le fait) changer le cours de l’histoire et celui des relations entre les nations et entre les peuples et entre les religions, tout aussi bien que rejoindre nos besoins plus immédiats et personnels.

La prière d’intercession est un des principaux moyens de chercher d’abord le royaume de Dieu.

10. Des « croyants » à la place de disciples.

Jésus appelle et forme des disciples afin que le corps du Christ devienne une communauté de disciples du Royaume de Dieu. Le Nouveau Testament utilise rarement le mot « croyants ». Aujourd’hui, cette réalité est déformée par la tendance d’utiliser « croyants » au lieu de « frères » dans les traductions modernes (ceci afin d’être plus inclusives) ou alors d’utiliser des pronoms comme « eux ».

Ce qui importe n’est pas le nombre de croyants, mais le nombre de disciples, et par conséquent le ministère de faire des disciples.

11. Substituer le royaume de Dieu par le Ciel.

Dans la Bible, le Royaume de Dieu englobe la réalité, la souveraineté et l’amour de Dieu. Il ne s’y trouve aucun dualisme esprit/matière. La plupart des gens du temps de Jésus le comprenaient ; ils savaient, par exemple, que « Royaume des cieux » dans Matthieu était juste une manière différente de dire « Royaume de Dieu ».

Dans la Bible, nous voyons le royaume de Dieu comme étant à la fois présent et futurs, céleste et terrestre, personnel et social, soudain et graduel, intérieur et extérieur, dans une dialectique mystérieuse avec l’Église qui est en elle-même ni le royaume de Dieu, ni séparable du royaume de Dieu.

12. Réduire la foi à un seul domaine de nos vies.

Nous compartimentons. Notre marche chrétienne se réduit seulement à une part de nos vies, et cette part est souvent réduite à ce que nous croyons.

Mais, à présent, demeurent : la foi, l’espérance et l’amour – et la Bible indique clairement ce qui est le « plus grand » et le plus englobant des trois. Selon l’Évangile, la foi n’est pas la réalité ultime, elle est le moyen menant à aimer Dieu et les autres ainsi que toute la création divine avec tout notre être. Et ceci 24/7, comme on dit.

La Bible présente la foi agissant par l’amour ; l’amour étant activé par la foi et actionné par l’espérance – une confiance intégrale dans les étonnantes promesses de Dieu d’un plein-salut-pour-toute-la-création.

13. Ignorer Genèse 9.

Il y a une immense littérature sur la théologie de « l’alliance » ou « fédérale » (du latin « alliance »). Pourtant, curieusement, cette théologie commence presque toujours par l’alliance de Dieu avec Abraham (avec peut-être une allusion à Genèse 3:15). Pourtant, la première alliance biblique explicite se trouve dans Genèse 9, où Dieu établit son « alliance entre Lui et la Terre » (Genèse 3:13).

L’accent est explicite et répété : une alliance avec les humains et avec toutes les sortes d’êtres vivants. Si notre compréhension du salut saute de Genèse 3 à Genèse 12, nous ratons les enseignements bibliques essentiels sur le monde créé et cela déforme tout le reste de la Bible.

14. Divorcer la vie de disciple du soin de la création.

Quand nous négligeons ou déformons la révélation biblique sur monde créé, nous réduisons l’Évangile de beaucoup par rapport aux les promesses de la Bible. Nous le faisons à notre propre perte ; nous appauvrissons l’Église ; nous surspiritualisons l’expérience chrétienne et nous réduisons la dynamique de la mission chrétienne.

Quand on voit comment la vie de disciples et le soin de la création sont inséparablement liés dans le plan de Dieu, l’Église devient puissante avec patience et humilité « pour renverser des forteresses » (2 Cor 10:4).

Il y a, bien sûr, beaucoup d’autres façons de tordre l’Évangile. Chaque fois que nous détournons notre regard de Jésus-Christ et que nous interprétons l’Évangile à travers d’autres lunettes, nous avons des problèmes.

Utilisez le verbe que vous souhaitez : tordre, déformer, fausser, miner, neutraliser, châtrer, émasculer, annuler, dépouiller – le problème persiste et appelle à une vie de disciple basée attentivement sur la Bible, et christocentrique.

Le Saint-Esprit a été répandu à la Pentecôte, mais déjà dans le Nouveau Testament, nous voyons les Apôtres luttant contre des distorsions émergentes.

Et pourtant, souverainement, étrangement, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et il continuera à remplir les promesses et à guider le corps du Christ dans « toute la vérité » (Jean 16:13) jusqu’à ce que « la Terre [soit] remplie de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer » (Ésaïe 11:09).

Howard Snyder

Ancien professeur d’histoire et de théologie missionnaire du Asbury Theological Seminary (1996-2006); il fait maintenant de la recherche et la rédaction à Wilmore, au Kentucky. Professeur d’Études wesleyennes, au Tyndale Seminary, à Toronto, 2007-2012. Auparavant il a été ensaignant et pasteur à São Paulo, au Brésil à Detroit, au Michigan; et à Chicago, dans l’Illinois. Le principal intérêt du Dr Snyder est la puissance et la pertinence de Jésus-Christ et de son royaume dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Il a, entre autres, écrit : The Problem of WineskinsCommunity of the King, et plus récemment, Salvation Means Creation Healed.

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Pour les veilleurs de France (Rêve +)

Ce matin juste avant de me réveiller, j’ai fait le rêve suivant (avec des commentaires en voix off) :

Je me trouvais dans une vallée entourée de rochers escarpés, et j’ai entendu qu’en cas d’orage, il fallait faire attention aux chutes de pierres et aux éboulements. Comme le temps se gâtait, je me suis réfugié dans le village proche à une petite intersection, entourée de vieux bâtiments ressemblant à des chalets. Je me tenais contre un bâtiment. Mais comme l’orage se renforçait, des planches commençaient à tomber du bord des toits et je devais veiller à les éviter. J’ai pensé alors me mettre à l’abri sous des couverts surélevés, pensant que leurs toits me protégeraient mieux. À ce moment, j’ai vu que des tuiles de ces couverts tombaient également. Je cherchais à me mettre au mieux à l’abri. La voix off, m’a alors prévenu d’un torrent qui allait descendre la rue principale. Malheureusement, j’avais posé ma grosse Bible au sol lors de mon premier abri, et je ne voulais pas prendre le risque d’être emporté par les flots en essayant de la récupérer. J’ai vu les flots l’emporter et descendre le long de la rue principale.
Au réveil, je me demandais comment comprendre ce rêve. De manière positive comme si du nouveau allait emporter le traditionnel, ou de manière négative.
Ensuite, sans rapport apparent, j’ai pensé à Hollande et aux derniers présidents français, en me disant que ce pays avait les présidents qu’il méritait. Je ne comprenais pas non plus comment les Français et en particulier les chrétiens avaient pu voter pour un président incapable de fonder une famille et de la diriger. Son incapacité dans le domaine privé serait certainement encore plus manifeste dans le domaine politique. Cet homme inconstant a été incapable de se marier avec la mère de ses enfants et s’est mis à la tromper bien avant d’officialiser sa rupture. Comment penser qu’il puisse faire mieux avec toute une nation ?
Pourquoi les Français ont-ils élu un socialiste, alors qu’ils avaient sous les yeux l’échec récent et retentissant de l’Espagne ? Avec ma tournure de pensée particulière, cela m’avait frappé que ZA-patero avait remplacé AZ-nar. Cela symbolisait une inversion et un renversement total des valeurs. Si sous Aznar l’Espagne a été très affaiblie, Zapatero, en bon socialiste, a réussi à la mettre à genoux (et aussi, comme Hollande, à instaurer le mariage homosexuel). Hollande va obtenir le même résultat, mettre la France à genoux.
Mais n’oublions pas que selon les Écritures, les chrétiens sont appelés non pas à critiquer leurs autorités, mais à prier pour elles, afin de pouvoir vivre en paix (1 Tim 2:2). Cette paix ne peut que rejaillir sur le pays tout entier.
Les événements récents sont là pour réveiller le peuple de Dieu et pour l’appeler à reprendre sa fonction d’intercession. Si le mouvement actuel des veilleurs demeure fidèle dans sa vocation de prière, il peut et doit s’attendre à une intervention divine et à un rétablissement. Sinon votre pays continuera dans sa dégringolade morale, sociale et économique.

Cette destruction des choses établies et l’enlèvement des valeurs sûres est donc le sens de mon rêve.

Voilà mon rêve et mes pensées du matin, je les soumets à votre discernement.

Votre frère au service du Seigneur Jésus-Christ,

Désiré

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Économie(s)

Pour changer une réflexion politico-économique.

L’économie occidentale est en crise, et mon pays, la Suisse, s’en tire encore relativement bien, sauf vis-à-vis de la dévaluation de l’Euro, ce qui rend nos marchandises trop chères à l’exportation vers ces pays. En même temps, la dévaluation de l’Euro rend les marchandises de ces pays moins chères en Suisse, et rend très avantageux de faire ses achats en France, ou dans les pays limitrophes.

Mais pourquoi, nous Suisses, déjà avantagés par la force de notre économie devrions-nous profiter de la faiblesse de nos voisins ? Surtout qu’en le faisant nous affaiblissons à la longue notre propre économie. Pourquoi, au lieu de baisser les prix des marchandises venant de la zone Euro, ne pas garder ces marchandises au même prix et de faire profiter notre industrie d’exportation de cette plus value en la taxant et la redistribuant ?

 

Une autre réflexion économique, notre gouvernement subventionne les énergies renouvelables, ce qui est bien. Mais pourquoi subventionner des panneaux photovoltaïques d’origine chinoise de la même manière que des panneaux photovoltaïques indigènes ? Pourquoi affaiblir notre propre économie par ces subventions ?

Il me semble plus loin que nous devrions tous, individus, entreprises et collectivités, chercher à consommer le plus possible local, ensuite national, ensuite européen, et ensuite seulement plus large. Est-ce que notre intérêt n’est pas de fortifier notre économie, plutôt que de l’affaiblir en ne songeant qu’à notre porte-monnaie ? Sans compter la dimension écologique de la consommation de biens qui viennent de près.

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Évangile du Royaume ou évangile évangélique?

J’ai fini ma nuit par un rêve :

Je me retrouvais dans l’église dont j’ai démissionné au début de cette année et je suivais le culte.

J’étais au premier rang et quelqu’un pas loin de moi y manifestait un besoin spirituel urgent. À ce moment du fond de la salle, le pasteur m’appelle nommément. J’ai répondu : moi ? (tout étonné de cet appel) Alors je suis allé vers lui au fond de la salle et au même moment (à mi-culte) est arrivé tout un groupe de personnes, et je me suis dit qu’il voulait que je laisse ma place à ces arrivants. Parmi eux, un ami qui était heureux de me voir retourner dans cette église. Je l’ai détrompé en disant que c’était tout à fait occasionnel et que je n’avais aucun désir d’y participer à nouveau.

Fin du culte, et le pasteur me raccompagne et dit m’avoir appelé, car un jeune lui avait signifié qu’il ne pouvait pas prendre la cène si je le faisais. Un peu choqué par cela une discussion s’en est ensuivie. Nous étions en désaccord, car je rejetais l’évangile évangélique comme un évangile détourné. Il m’a objecté les peuples qui avaient été transformés par cet évangile comme, par exemple, les Fidjiens (!). J’ai admis avoir un eu exagéré en disant qu’en fait ils avaient reçu un évangile tronqué, puissant dans ce qu’il avait de vrai, mais manquant de substance. Là, nous nous sommes séparés.

Je me réveille et je pense au début de l’évangile de Luc, où Marie magnifie le Seigneur : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, il a renvoyé les riches à vide. » Luc 1:50-53. Où est cette dimension sociale et même politique dans notre évangile ?

Je pense aussi à : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » Luc 4:18, 19, LSg. Là aussi, il y a toute une dimension sociale et politique. Où est-elle dans notre vie et notre pratique ?

En fait, je suis un peu injuste avec les évangéliques, car aux débuts de ce mouvement, il y avait toute une dimension sociale et révolutionnaire. On a dit que l’Angleterre n’a pas connu la révolution sanglante de la France, car l’Évangile y avait été un ferment de transformation. C’est au nom de l’Évangile qu’un Wilberforce a lutté pour la suppression de l’esclavage. C’est au nom de l’Évangile qu’ont été fondées les Écoles du dimanche, dont le but était d’apporter un enseignement scolaire aux enfants qui devaient travailler toute la semaine. (Ce n’est qu’ensuite que cela a été complètement détourné.) C’est au nom de l’Évangile que plusieurs ont lutté contre le travail des enfants, pour l’amélioration des conditions dans les prisons, et pour l’amélioration des conditions des prostituées. L’élan évangélique de cette époque touchait toutes les dimensions de la société et de la souffrance humaine. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il est temps de rentrer en nous-mêmes et de réfléchir à la pertinence de notre message et de nos vies devant l’excellence du salut que notre Seigneur Jésus-Christ nous a donné. Il n’est pas venu pour nous assurer un avenir radieux à jouer de la harpe sur un nuage rose, mais pour libérer et révolutionner notre monde. Si nous proclamons qu’il est Seigneur, nous proclamons en même temps que toutes les autres choses qui veulent dominer nos vies n’en sont pas les maîtres et les seigneurs. Mammon n’est pas Seigneur, pas plus que nos leaders politiques ou religieux. En le proclamant Seigneur, nous mettons au défi les puissances d’asservissement. Notre message est éminemment politique.

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