Archive pour octobre 2011

Dimensions du salut

« Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur ! Comme sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de celui qui nous a appelés par sa propre gloire et par sa vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et les plus précieuses promesses, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise, » 2 Pierre 1:2-4, LSg.

Trop souvent, on restreint le salut à une assurance sur la vie après la mort, alors que Pierre a écrit que « sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété », ce qui va bien au-delà et qui parle déjà de notre vie sur cette terre.

Paul a dit : « Or, à celui qui peut faire, par la puissance qui agit en nous, infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l’Église et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles ! Amen ! » Éphésiens 3:20, 21, LSg.

Il y a donc bien plus pour notre vie que ce que l’on entend généralement. Pour explorer la richesse du salut que Jésus-Christ nous a acquis, une vie terrestre ne suffit pas.

J’aimerais aujourd’hui partager une dimension du salut qui me semble trop souvent méconnue ou mal comprise par beaucoup et qui a été et reste essentielle dans ma relation à Jésus-Christ et dans ma marche spirituelle.

Une vérité spirituelle fondamentale que Dieu a implantée dans ma vie est que, non seulement Jésus-Christ est mort pour nos péchés, mais que nous sommes morts avec Lui. « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » Romains 6:3, 4, LSg. Cette vérité doit s’implanter en nous afin que nous ne vivions plus par nos faiblesses et nos manques, mais par Sa toute-puissance, par la puissance de Son Esprit-Saint. Pour cela le baptême est essentiel.
Je me souviens qu’à plusieurs reprises, comme jeune chrétien, je me sentais confronté à différents problèmes dans ma marche avec Dieu. N’arrivant pas à les surmonter, je prenais du temps pour prier à leur sujet. Chaque fois, la réponse était la même : quand la bonde du baptistère avait été enlevée, ce problème spécifique était parti dans l’écoulement. Il est bon de méditer et de croire ce que les Écritures déclarent à ce sujet pour que cela devienne réalité dans nos vies.

Mais non seulement il y a mort avec Jésus-Christ, mais il y a résurrection avec Lui. Si le baptême d’eau est mort et ensevelissement avec Lui, le baptême d’Esprit est résurrection avec Lui. En vivant et marchant par l’Esprit nous vivons et marchons dans la même puissance qui a ressuscité Jésus-Christ. Cette puissance ne nous est pas donnée pour que nous en jouissions égoïstement, mais pour que la vie de Jésus-Christ s’écoule au travers de nous pour toucher les autres. Par son Esprit, nous sommes la prolongation de son œuvre sur terre.

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Enfer, ou pas?

Ces derniers temps aux États-Unis il y a eu pas mal de remous après la publication du dernier livre de Rob Bell. Il y pose la question de la compatibilité de l’amour de Dieu avec l’enfer et en particulier avec des souffrances éternelles. Je n’ai pas lu ce livre, mais il me semble qu’il pose plus la question plutôt que d’y amener des réponses définitives.

J’aimerais vous partager ma compréhension actuelle de ce sujet difficile.

Pendant longtemps, j’ai défendu plutôt mollement la position évangélique habituelle sur le sujet. Mollement, comme beaucoup, car c’est une question assez troublante. Parfois, on subit la pression de l’horreur de l’enfer pour nous mener à évangéliser plus, mais il ne semble pas que ce soit une motivation très convaincante, vu le peu d’effets.

Mais depuis un deux ans, ma position à ce sujet a radicalement évolué.

D’abord, j’ai entendu parler sur internet du témoignage d’un Américain (encore un !), qui avait été en enfer et qui y avait souffert de démons. Curieux, comme d’habitude, j’ai voulu en savoir plus et j’ai appelé papa Google à la rescousse. J’ai été surpris de trouver de fortes remises en question bibliques d’un tel témoignage, démontrant qu’il n’y avait rien de biblique à une telle expérience et que cette notion de l’enfer devait beaucoup plus à la Divine Comédie de Dante qu’aux Écritures. Poursuivant ma recherche j’ai découvert la doctrine de l’annihilationisme : elle dit que si le feu brûle éternellement, c’est pour consumer, pour réduire en cendre, pas pour conserver indéfiniment dans la souffrance. Cette compréhension semble beaucoup plus proche de la compréhension juive de l’époque de Jésus que celle des tourments éternels. John Stott, qui était une référence, sinon la référence évangélique dans le monde anglo-saxon avait des difficultés avec la doctrine des tourments éternels et il penchait du côté de l’annihilationisme. Un Dieu qui ferait souffrir éternellement des hommes paraît bien pire qu’un Hitler.

De plus, il y a un gros problème avec la doctrine de l’enfer, surtout en français, c’est que le mot n’apparaît pas dans la plupart des bibles. Enfer vient du mot latin « infernus » (qui est en dessous), et quand on est enterré on est en dessous du sol, donc cela pourrait signifier « séjour des morts », mais en faire un lieu de tourments et de souffrances paraît aller bien au-delà des textes.

J’insère ici une citation de Wikipedia qui montre que ce n’est qu’assez tardivement que la doctrine évangélique actuelle, qui dérive de celle du catholicisme, a été acceptée :

Au début de la chrétienté : Les premiers écrivains chrétiens utilisèrent le terme enfer pour désigner les limbes des pères, dans lesquels les âmes des justes décédés avant l’avènement du Christ attendaient leur rédemption, et qui sont mentionnés dans le Symbole des Apôtres, « Il [Christ] descendit aux enfers », le purgatoire, lieu de purgation des péchés véniels et qui conduit toujours au ciel, et enfin le lieu de châtiment de Satan et des autres anges déchus ainsi que de tous les mortels morts sans s’être repentis de leurs péchés graves. Cette dernière interprétation est la plus acceptée de nos jours.

La croyance dans l’existence de limbes pour les jeunes enfants non baptisés, où ils auraient joui d’une félicité naturelle mais où le bonheur suprême de voir Dieu leur était refusé, n’a jamais été officialisée par l’Église catholique avant d’être définitivement balayée le 19 avril 2007, comme contraire à l’universalité du salut offert par le Christ à tous ceux qui le veulent8.

La durée des châtiments en enfer a fait l’objet de controverses depuis les premiers temps du christianisme. L’écrivain et théologien chrétien du IIIe siècle Origène et son école, l’école d’Alexandrie, enseignaient que ces châtiments avaient pour but de purifier des péchés, et qu’ils étaient proportionnels à l’importance des fautes commises. Origène soutenait qu’avec le temps l’effet purificateur serait obtenu chez tous, même les mauvais, que le châtiment finirait par cesser et que ceux qui se trouvaient en enfer pourraient enfin avoir droit au bonheur. Cette doctrine fut condamnée par le deuxième concile de Constantinople en 553, et la croyance en un châtiment éternel en enfer devint caractéristique des Églises orthodoxe et catholique. Elle passa également dans les symboles des Églises réformées, mais la doctrine de l’enfer fut rejetée par les penseurs les plus radicaux de la Renaissance. ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Enfer #Selon_le_christianisme )

Mais cette citation me paraît inexacte pour l’orthodoxie. Chez les Orthodoxes, il n’y a qu’un seul lieu après la résurrection générale, tous seront dans la présence sainte de Dieu. J’en ai déduit que ceux qui aiment Dieu et qui ont été délivrés de la corruption par leur adhésion au Fils de Dieu vivront dans sa parfaite lumière et en jouiront pleinement. Mais sa lumière sainte brûlera toute corruption et elle brûlera ce qui est corrompu. Je crois que certains seront complètement corrompus et seront anéantis, tandis que beaucoup seront purifiés de leur corruption et qu’ils survivront et même qu’ils vivront éternellement.

Dans ma compréhension, il faut aussi relever que la notion « d’aller au ciel » donne une conception erronée de la vie éternelle. Bibliquement, il n’y a pas de survie de l’âme, mais une résurrection corporelle générale sur une terre et dans un univers renouvelés et débarrassés de la corruption, mais c’est un point que je développerais un autre jour.

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Évangile du Royaume ou évangile évangélique?

J’ai fini ma nuit par un rêve :

Je me retrouvais dans l’église dont j’ai démissionné au début de cette année et je suivais le culte.

J’étais au premier rang et quelqu’un pas loin de moi y manifestait un besoin spirituel urgent. À ce moment du fond de la salle, le pasteur m’appelle nommément. J’ai répondu : moi ? (tout étonné de cet appel) Alors je suis allé vers lui au fond de la salle et au même moment (à mi-culte) est arrivé tout un groupe de personnes, et je me suis dit qu’il voulait que je laisse ma place à ces arrivants. Parmi eux, un ami qui était heureux de me voir retourner dans cette église. Je l’ai détrompé en disant que c’était tout à fait occasionnel et que je n’avais aucun désir d’y participer à nouveau.

Fin du culte, et le pasteur me raccompagne et dit m’avoir appelé, car un jeune lui avait signifié qu’il ne pouvait pas prendre la cène si je le faisais. Un peu choqué par cela une discussion s’en est ensuivie. Nous étions en désaccord, car je rejetais l’évangile évangélique comme un évangile détourné. Il m’a objecté les peuples qui avaient été transformés par cet évangile comme, par exemple, les Fidjiens (!). J’ai admis avoir un eu exagéré en disant qu’en fait ils avaient reçu un évangile tronqué, puissant dans ce qu’il avait de vrai, mais manquant de substance. Là, nous nous sommes séparés.

Je me réveille et je pense au début de l’évangile de Luc, où Marie magnifie le Seigneur : « Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux qui avaient dans le coeur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leurs trônes, il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, il a renvoyé les riches à vide. » Luc 1:50-53. Où est cette dimension sociale et même politique dans notre évangile ?

Je pense aussi à : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur. » Luc 4:18, 19, LSg. Là aussi, il y a toute une dimension sociale et politique. Où est-elle dans notre vie et notre pratique ?

En fait, je suis un peu injuste avec les évangéliques, car aux débuts de ce mouvement, il y avait toute une dimension sociale et révolutionnaire. On a dit que l’Angleterre n’a pas connu la révolution sanglante de la France, car l’Évangile y avait été un ferment de transformation. C’est au nom de l’Évangile qu’un Wilberforce a lutté pour la suppression de l’esclavage. C’est au nom de l’Évangile qu’ont été fondées les Écoles du dimanche, dont le but était d’apporter un enseignement scolaire aux enfants qui devaient travailler toute la semaine. (Ce n’est qu’ensuite que cela a été complètement détourné.) C’est au nom de l’Évangile que plusieurs ont lutté contre le travail des enfants, pour l’amélioration des conditions dans les prisons, et pour l’amélioration des conditions des prostituées. L’élan évangélique de cette époque touchait toutes les dimensions de la société et de la souffrance humaine. Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il est temps de rentrer en nous-mêmes et de réfléchir à la pertinence de notre message et de nos vies devant l’excellence du salut que notre Seigneur Jésus-Christ nous a donné. Il n’est pas venu pour nous assurer un avenir radieux à jouer de la harpe sur un nuage rose, mais pour libérer et révolutionner notre monde. Si nous proclamons qu’il est Seigneur, nous proclamons en même temps que toutes les autres choses qui veulent dominer nos vies n’en sont pas les maîtres et les seigneurs. Mammon n’est pas Seigneur, pas plus que nos leaders politiques ou religieux. En le proclamant Seigneur, nous mettons au défi les puissances d’asservissement. Notre message est éminemment politique.

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Simple méditation sur 1 Jean 5:14-15

Souvent quand je lis la Bible (ce n’est pas un exercice journalier), le Saint-Esprit éveille mon esprit et mon intelligence et mes yeux s’ouvrent sur de nouvelles richesses ou ils se rouvrent sur des choses déjà connues et lues, mais oubliées ou négligées.

Hier, je voulais lire 2 Jean, pour poursuivre ma lecture un peu sautillante. Alors j’ai relu rapidement 1 Jean 5 pour voir si cela faisait bien partie de mes dernières lectures et là : paf ! Deux versets m’ont sauté dessus et ils sont l’ouverture de la pièce dans laquelle je tournais en rond cherchant une issue :

« Nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandé. » 1 Jean 5:14, 15, LSg. Wow, c’est puissant, et quelle assurance quand on sait que c’est le Saint-Esprit lui-même qui nous rappelle une parole. (Je n’ai rien lu de plus, je trouvais que c’était déjà bien assez riche)

Il suffit de se mettre en ligne avec la volonté de Dieu, pour être entendu de Lui et pour recevoir de Lui ce que nous demandons.

Cela implique plusieurs choses et mène à des réflexions. Si l’on voit si peu de choses se passer, si l’on voit si peu d’exaucements, n’est-ce pas que nous sommes hors de la volonté et de la pensée de Dieu ? Est-ce que Dieu apporte son sceau à ce que nous faisons et disons, ou pas ?

Et cela donne aussi une responsabilité, Dieu nous montre sa volonté pour que nous collaborions avec Lui. Jésus a dit qu’il voulait que l’on porte beaucoup de fruits, tel est son désir. Nous pouvons trouver toutes sortes d’excuses à notre stérilité, mais ce ne sont jamais que des « bonnes » excuses, qui n’ont pas de valeur devant ses yeux.

Seigneur, j’accepte cette responsabilité de chercher ta volonté et de porter du fruit pour ta gloire.

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Avoir les réponses

Je vous communique cette traduction de texte que j’ai découverte sur le blogue « Chercher… trouver » de Tommy Ab http://tommyab.wordpress.com/ ; blogue que je vous encourage fortement à suivre pour la qualité de ses réflexions.

   Avoir les réponses

« Lorsqu’on prend pour acquis que le christianisme est une “réponse” qui nous permet de comprendre le monde, cela ne fait que démontrer que l’église s’est accommodée et qu’elle se consacre à assurer les chrétiens que la façon dont les choses sont est la façon dont les choses doivent être. De telles réponses font nécessairement en sorte de réduire le christianisme à une explication. Pour moi, apprendre à être un chrétien a plutôt voulu dire d’apprendre à vivre sans réponses. Et en fait, apprendre à vivre de cette façon est ce qui fait qu’être chrétien est si merveilleux. La foi n’est pas autre chose que d’apprendre comment avancer sans connaître les réponses. Je simplifie beaucoup, mais définir la foi ainsi peut permettre de comprendre pourquoi je trouve que d’être chrétien rend la vie vraiment beaucoup plus intéressante. » – Stanley Hauerwas – Hannah’s Child

Il me serait difficile d’exprimer mieux ma vision de la marche avec Christ.

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