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Voilà pourquoi je ne m’attends pas à aller au ciel (Howard Snyder)

Traduction de:Why I Don’t Expect to Go to Heaven, 

Quinze raisons pour lesquelles je ne m’attends pas à aller au ciel

1. Parce que quand Jésus a dit : « Je vais vous préparer une place », il n’a pas parlé du ciel (Jean 14:2-4).

2. Parce que la « place » à laquelle Jésus fait référence en Jean 14 n’est que dimensionnellement éloignée de la Terre, mais pas géographiquement ou spatialement.

3. Parce que « la parole a été faite chair, » et non seulement esprit (Jean 1:14).

4. Parce que Jésus s’est physiquement relevé d’entre les morts et qu’il a clairement dit qu’il n’était ni un fantôme, ni une apparition, ni un simple esprit.

5. Parce que Jésus n’a pas abandonné sa chair quand il est monté aux cieux.

6. Parce que Romains 8:21-23 promet « la rédemption de nos corps » quand toute la création « sera libérée de l’esclavage de la corruption. »

7. Parce que Pierre a prêché que nous attendons maintenant le retour de Jésus « pour qu’il restaure tout, comme Dieu l’a promis il y a longtemps à travers de ses saints prophètes » (Actes 3:21).

8. Parce que Dieu a l’intention de répondre pleinement à notre prière pour que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel..

9. Parce que le Messie « ne se découragera point et ne se relâchera pas, jusqu’à ce qu’il ait établi la justice sur la terre, » et parce que la Terre sera « remplie de la connaissance de l’Éternel, comme l’eau couvre le fond des mers » (Esaïe 42:4, 11:9).

10. Parce que le Nouveau Testament parle de deux venues de Jésus Christ sur Terre, mais seulement d’un départ.

11. Parce que nulle part la Bible ne parle « d’aller au ciel. »

12. Parce que le sens fondamental du mot « ciel » (quand il ne se réfère pas au ciel physique) est la présence de Dieu.

13. Parce que nulle part la Bible ne dit que la « Terre promise » c’est le ciel.

14. Parce que la promesse finale est une Terre renouvelée, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, et une création restaurée.

15. Parce que Jésus est venu « pour détruire les œuvres du diable » (1 Jean 3:8), pour purifier de tout mal, mais pas pour détruire la Terre qu’il a créée.

Voilà ! Ces quinze pourraient bien sûr être quinze cents si toutes les Écritures pertinentes étaient référencées. Et je n’ai même pas cité mon verset préféré au sujet du dessein de Dieu et de son plan pour réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre. (Éph. 1:10).

Alors, que se passera-t-il quand je mourrai physiquement ? Je m’attends à être dans la présence constante directe, joyeuse et paisible du Seigneur, Père, Fils et Saint-Esprit. Jésus a appelé cela « Paradis » (Luc 23:43), comme l’a fait Paul (2 Cor. 12:4). Jésus a dit qu’il y avait beaucoup de place dans la maison de son père, et qu’il ne fallait pas s’inquiéter. Il y a beaucoup de chambres où nous pouvons loger jusqu’à ce que lui et nous retournions sur terre. Là où le ciel et la terre seront restaurés, le Royaume de Dieu dans la plénitude complète, la création guérie.

Pensez-y comme un pavillon de repos, une retraite, un relais sur la route, dans l’attente que le royaume de Dieu soit pleinement « préparé » (Jean 14 : 2) et voyez-y le glorieux et joyeux accomplissement total, de toutes les promesses rédemptrices de Dieu.

Cela vaut certainement la peine de s’attendre à cela entre la mort physique et la résurrection finale.

Ensuite, les choses vraiment créatives commenceront.

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L’Évangile d’Adam

En réfléchissant à l’histoire d’Adam, j’ai été frappé de voir combien déjà l’Évangile était en germe dans ce récit. 
Il définit le dessein initial et éternel de Dieu pour l’homme. 
Dieu plaça Adam (l’homme) dans un jardin, dans une nature amie et non dans une nature sauvage où le danger guette. Il y plaça l’homme pour cultiver et garder ce jardin, donc pour gérer sa création. Dieu confie à l’homme la responsabilité de nommer les animaux qu’il a créés, il l’appelle donc à une collaboration.
 Dans ce jardin, il y avait deux arbres particuliers, l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. 
Le premier arbre montre que dès le début, Dieu voulait que l’homme vive éternellement. Je ne crois pas que le deuxième arbre était simplement là pour tenter l’homme ou pour provoquer sa chute, mais je crois qu’il aurait eu son utilité quand Adam et Ève auraient atteint un certain degré de maturité. De manière similaire, nous interdisons certaines choses à nos enfants quand ils sont petits, car elles pourraient leur faire du mal, alors que plus tard ils pourront les utiliser comme nous. Ce qui, à mon avis, renforce cette idée d’immaturité chez Adam et Ève, est qu’ils étaient parfaits à tous points de vue, appelés à s’attacher l’un à l’autre et à devenir une seule chair, mais qu’ils ne l’avaient pas encore fait, puisqu’ils ne se connurent physiquement qu’après la rupture.
 Dans ce jardin, Dieu se promenait et entretenait une relation libre et directe avec l’homme.
 Malheureusement, un être créé par Dieu outrepassa sa sphère d’influence et mena l’homme à douter de l’amour divin, puis dans la tentation et finalement dans la rébellion. 
Après cette rébellion, ce n’est pas Dieu qui se cache à l’homme, mais l’homme qui se cache de Dieu. C’est l’homme qui a rompu la relation de confiance et qui s’est séparé, perdant ainsi tous les bénéfices et la richesse de la communion avec Dieu.
Dans sa grâce toujours active, Dieu donne la promesse d’une délivrance et d’un rétablissement futur au travers d’un enfant né de la femme. 
Dieu dans un geste de grâce ultime, ferme la porte du jardin et en chasse l’homme afin que ce dernier ne vive pas l’éternité dans la rébellion et dans le manque.

 Est-ce que ce texte est vrai ou mythique, difficile de le dire, car il transmet dans un vocabulaire terrestre des réalités d’une dimension qui nous est devenue inaccessible ? Il m’est difficile de croire que l’on peut exprimer en mots terrestres les réalités célestes, on peut juste les imager.

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14 manières fréquentes de tordre l’Évangile (Howard Snyder)

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HOWARD SNYDER

14 manières fréquentes de tordre l’Évangile

Posté le 3 janvier 2014 par Howard Snyder

1. Interpréter l’Évangile principalement par l’épître aux Romains.

Les écrivains bibliques, y compris Paul, nous disent d’étudier l’ensemble des Écritures et de les interpréter à travers de cette globalité. Mais la tendance persistante à voir l’épître aux Romains comme la clé de toute l’Écriture persiste. Et l’Église et le monde en souffrent. (Voir mon article sur Seedbed, « Misplacing Romans » {Mal situer l’épître aux Romains}.)

2. Se concentrer uniquement sur « le salut personnel. »

La Bible n’enseigne pas le « salut personnel » de la façon individualiste et privée que cette expression en est venue à signifier. Au contraire, elle enseigne de multiples façons et au travers de nombreuses métaphores la réconciliation de toutes choses (par exemple, Éphésiens 1, en particulier le verset 10 : « … réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la Terre. » 1:10, LSg, et Colossiens 1, en particulier le verset 20 : il a voulu par lui réconcilier tout avec lui-même, tant ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix.) – néanmoins pas sans jugement.

3. Faire du Ciel le but.

La Bible et les credo des premiers chrétiens ne disent rien sur « aller au Ciel ». Pourtant, cette phrase est devenue pratiquement synonyme de salut dans bien des esprits. La Bible se concentre sur l’accomplissement de la volonté de Dieu sur la Terre comme au Ciel, et de la rédemption ultime de toute la création, pas une scission cosmique éternelle entre la Terre et le Ciel.

4. La division entre clergé et laïcs.

C’est l’un des premiers signes du « mystère de l’iniquité » dans l’Église. Une fois que Satan nous a convaincus que seulement quelques-uns (et principalement des hommes d’un certain type) sont appelés dans « le ministère, » il a réduit l’efficacité de l’Église de nonante pour cent. La division entre clergé et laïcs est donc plus débilitante que tout autre préjudice dans l’Église. Elle porte atteinte à la doctrine biblique du sacerdoce des croyants, celle des dons de l’Esprit, et celle de l’appel universel à la diaconie (ministère, service).

5. Penser que l’économie et la politique ne sont pas directement des préoccupations liées à l’Évangile.

Cloisonner l’Évangile de l’économie et de la politique, en les situant en dehors de notre vie de disciple, est un dualisme non biblique. L’Évangile est une réalité économique et politique, alors par définition l’Église est autant économique que politique. Mais, l’économie et la politique doivent être interprétées à la lumière de l’Évangile, et non l’inverse. Le Royaume de Dieu en est le cadre général.

6. Rendre la communauté secondaire.

Les auteurs du Nouveau Testament se concentrent beaucoup plus sur la communauté, sur le corps du Christ, sur le fait que nous sommes membres du Jésus-Christ et par conséquent les uns des autres, que sur n’importe quel autre sujet. Moins la communauté est authentique au sens biblique de partage mutuel, de koinonia, plus les différences doctrinales viennent au centre et plus l’Église se concentre sur toute autre chose que la communauté. C’est pourquoi je traite tellement de ce sujet dans mon livre Community of the King (la communauté du roi) et dans d’autres.

7. Négliger l’Ancien Testament.

Ici, les deux erreurs les plus courantes sont : négliger l’holisme des desseins salvifiques de Dieu tels que révélés dans l’Ancien Testament, et accepter le mythe que toutes les vérités importantes de l’Ancien Testament deviennent « spiritualisées » dans le Nouveau. Ainsi, « terre promise », par exemple, vient à signifier « ciel » ou, une certaine expérience spirituelle intérieure. Quand cela se produit, les prédicateurs creusent l’Ancien Testament à la recherche de pépites « spirituelles » qui ont souvent peu à voir avec le contexte biblique historique et avec le sens.

8. Limiter la justice à la droiture personnelle.

Dans l’Ancien Testament, les Psaumes, les Prophètes, la Loi, la Sagesse, couplent constamment la justice et le droit as comme les deux faces de la même réalité globale. Notez, par exemple, le nombre de fois que la justice et le droit sont couplés et utilisés de manière presque interchangeable dans la poésie hébraïque.

Pourtant, l’Église les sépare souvent de différentes manières ; par exemple le droit parle de moralité personnelle et la justice de quelque chose dont Dieu prend soin lui-même grâce à l’expiation et/ou à une condamnation définitive. C’est carrément non biblique.

9. Négliger l’intercession.

Plus je lis sur la prière dans la Bible, sur Moïse, David, Les Prophètes, Job, sur la vie et l’exemple de Jésus, les Épîtres, plus je suis convaincu que l’Église en général et moi-même, nous avons négligé le ministère essentiel de l’intercession. Au travers du mystère de la prière et de l’Esprit de Dieu, l’intercession persévérante du peuple de Dieu peut (et souvent le fait) changer le cours de l’histoire et celui des relations entre les nations et entre les peuples et entre les religions, tout aussi bien que rejoindre nos besoins plus immédiats et personnels.

La prière d’intercession est un des principaux moyens de chercher d’abord le royaume de Dieu.

10. Des « croyants » à la place de disciples.

Jésus appelle et forme des disciples afin que le corps du Christ devienne une communauté de disciples du Royaume de Dieu. Le Nouveau Testament utilise rarement le mot « croyants ». Aujourd’hui, cette réalité est déformée par la tendance d’utiliser « croyants » au lieu de « frères » dans les traductions modernes (ceci afin d’être plus inclusives) ou alors d’utiliser des pronoms comme « eux ».

Ce qui importe n’est pas le nombre de croyants, mais le nombre de disciples, et par conséquent le ministère de faire des disciples.

11. Substituer le royaume de Dieu par le Ciel.

Dans la Bible, le Royaume de Dieu englobe la réalité, la souveraineté et l’amour de Dieu. Il ne s’y trouve aucun dualisme esprit/matière. La plupart des gens du temps de Jésus le comprenaient ; ils savaient, par exemple, que « Royaume des cieux » dans Matthieu était juste une manière différente de dire « Royaume de Dieu ».

Dans la Bible, nous voyons le royaume de Dieu comme étant à la fois présent et futurs, céleste et terrestre, personnel et social, soudain et graduel, intérieur et extérieur, dans une dialectique mystérieuse avec l’Église qui est en elle-même ni le royaume de Dieu, ni séparable du royaume de Dieu.

12. Réduire la foi à un seul domaine de nos vies.

Nous compartimentons. Notre marche chrétienne se réduit seulement à une part de nos vies, et cette part est souvent réduite à ce que nous croyons.

Mais, à présent, demeurent : la foi, l’espérance et l’amour – et la Bible indique clairement ce qui est le « plus grand » et le plus englobant des trois. Selon l’Évangile, la foi n’est pas la réalité ultime, elle est le moyen menant à aimer Dieu et les autres ainsi que toute la création divine avec tout notre être. Et ceci 24/7, comme on dit.

La Bible présente la foi agissant par l’amour ; l’amour étant activé par la foi et actionné par l’espérance – une confiance intégrale dans les étonnantes promesses de Dieu d’un plein-salut-pour-toute-la-création.

13. Ignorer Genèse 9.

Il y a une immense littérature sur la théologie de « l’alliance » ou « fédérale » (du latin « alliance »). Pourtant, curieusement, cette théologie commence presque toujours par l’alliance de Dieu avec Abraham (avec peut-être une allusion à Genèse 3:15). Pourtant, la première alliance biblique explicite se trouve dans Genèse 9, où Dieu établit son « alliance entre Lui et la Terre » (Genèse 3:13).

L’accent est explicite et répété : une alliance avec les humains et avec toutes les sortes d’êtres vivants. Si notre compréhension du salut saute de Genèse 3 à Genèse 12, nous ratons les enseignements bibliques essentiels sur le monde créé et cela déforme tout le reste de la Bible.

14. Divorcer la vie de disciple du soin de la création.

Quand nous négligeons ou déformons la révélation biblique sur monde créé, nous réduisons l’Évangile de beaucoup par rapport aux les promesses de la Bible. Nous le faisons à notre propre perte ; nous appauvrissons l’Église ; nous surspiritualisons l’expérience chrétienne et nous réduisons la dynamique de la mission chrétienne.

Quand on voit comment la vie de disciples et le soin de la création sont inséparablement liés dans le plan de Dieu, l’Église devient puissante avec patience et humilité « pour renverser des forteresses » (2 Cor 10:4).

Il y a, bien sûr, beaucoup d’autres façons de tordre l’Évangile. Chaque fois que nous détournons notre regard de Jésus-Christ et que nous interprétons l’Évangile à travers d’autres lunettes, nous avons des problèmes.

Utilisez le verbe que vous souhaitez : tordre, déformer, fausser, miner, neutraliser, châtrer, émasculer, annuler, dépouiller – le problème persiste et appelle à une vie de disciple basée attentivement sur la Bible, et christocentrique.

Le Saint-Esprit a été répandu à la Pentecôte, mais déjà dans le Nouveau Testament, nous voyons les Apôtres luttant contre des distorsions émergentes.

Et pourtant, souverainement, étrangement, l’Esprit de Dieu est à l’œuvre et il continuera à remplir les promesses et à guider le corps du Christ dans « toute la vérité » (Jean 16:13) jusqu’à ce que « la Terre [soit] remplie de la connaissance du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer » (Ésaïe 11:09).

Howard Snyder

Ancien professeur d’histoire et de théologie missionnaire du Asbury Theological Seminary (1996-2006); il fait maintenant de la recherche et la rédaction à Wilmore, au Kentucky. Professeur d’Études wesleyennes, au Tyndale Seminary, à Toronto, 2007-2012. Auparavant il a été ensaignant et pasteur à São Paulo, au Brésil à Detroit, au Michigan; et à Chicago, dans l’Illinois. Le principal intérêt du Dr Snyder est la puissance et la pertinence de Jésus-Christ et de son royaume dans le monde d’aujourd’hui et de demain. Il a, entre autres, écrit : The Problem of WineskinsCommunity of the King, et plus récemment, Salvation Means Creation Healed.

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Réponses à des questions que beaucoup se posent.

Je vous partage ci-dessous une réponse assez détaillée à une interrogation dans un forum auquel je participe:

Salut …, tu demandes:

Quel est le sens de la vie ? Pourquoi Dieu a créé la vie ? La création n’a fait que permettre à des millions de personnes d’aller mourir en enfer. Si Dieu connaissait tout à l’avance, s’il savait que les hommes se rebelleraient contre lui et que des millions (milliards ?) iraient brûler en enfer, pourquoi les a-t-il créés malgré tout ? Souhaitait-il avoir pour lui des gens qui l’adoreraient pour son bon plaisir, qui lui voueraient un culte de la personnalité, même au prix de millions de vies qui souffriraient pour l’éternité ? J’ai du mal à voir l’amour de Dieu là dedans… Certes il a prévu un plan de « secours » des hommes avec la venue de Jésus. Mais si ça en a sauvé certains, il savait très bien qu’une immense quantité de personnes n’en profiteraient pas. Et pour ces personnes là, ce plan de secours ne sert à rien : elles finiront en enfer. Je n’arrive pas à voir l’amour de Dieu ici…

Je vais prendre un exemple. Personnellement, si j’avais le pouvoir de connaître l’avenir, et que je savais que mon futur enfant deviendrait, quoi que je fasse, un criminel notoire qui finira ses jours en prison et qui souffrira toute sa vie, je n’en ferais tout simplement pas ! Pourquoi créer la vie, si c’est pour que ça soit une vie de souffrance ?

Si Dieu est amour, alors il n’aurait pas créé les hommes en sachant pertinemment que la plupart iraient souffrir en enfer…

Je vais te donner les réponses actuelles à mes questions.

Je pense que nous sommes tous différents et que ce qui satisfait l’un peut laisser l’autre indifférent ou même le choquer. Nous sommes des êtres finis et nous ne pouvons donc que très imparfaitement comprendre l’infinité de Dieu.

Peut-être que certaines de mes déclarations sembleront contradictoires, et sans doute elles le sont. Mais…, la pensée hébraïque et donc la pensée biblique, est dialectique, c’est-à-dire qu’il y a toujours une thèse et une antithèse, mais au contraire de la pensée grecque, il n’y a pas de synthèse. La pensée grecque qui est à la base de la théologie européenne fige tout par thèse antithèse et synthèse. Par contre, la pensée hébraïque ne connaît pas la synthèse ; toute antithèse appelle une autre antithèse, cela conduit à un déséquilibre permanent que j’assimile à la marche en bipédie. Il y a un chapitre du Premier Testament, où il est écrit que Dieu n’est pas un homme pour se repentir et quelques versets plus loin, Dieu dit qu’il se repent. Cela pourrait ressembler à une contradiction, mais cela n’en est pas une au point de vue biblique et hébraïque. Ce sont deux réalités antithétiques qui sont comme deux lignes parallèles, elles ne se rejoignent que dans l’infini de Dieu, comme nous sommes finis, nous ne pouvons voir leur point de rencontre et la vérité unique qu’elles représentent. Cette apparence de dualité irrésolvable se trouve aussi dans le monde physique au niveau quantique, elle fait donc partie de l’essence de notre univers.

Il y a en parallèle quelque chose de très riche dans la pensée hébraïque et qui est très différent de notre pensée occidentale. Chez nous en héritage à la pensée grecque on cherche à apporter les bonnes réponses, on met l’accent sur le savoir ; au contraire, dans les écoles rabbiniques, on apprend à poser les bonnes questions, on met l’accent sur la réflexion et sur la sagesse.

Alors pour tenter de répondre à tes questions :

1° Pourquoi Dieu a créé la vie ?

Je crois que Dieu a créé l’homme dans le but d’étendre sa famille, dans le but de partager sa divinité, ou plutôt de nous intégrer dans sa divinité. Il nous a créés à son image, à sa ressemblance, parce que son but était que nous devenions participants de sa nature (2 Pi 1 :4), non en conquérant notre autonomie à l’instar d’Adam et Ève, mais par la communion avec lui. Pour que nous puissions devenir pleinement participants à sa nature, il faut que nous le choisissions librement et de tout notre cœur. Mais si nous sommes libres (à l’image de Dieu), nos choix ne peuvent être connus à l’avance. Donc Dieu ne pouvait pas savoir (même s’il pouvait s’en douter), que son dessein déraperait pareillement, et ceci dès la première génération. Néanmoins, il avait déjà prévu un plan de secours pour ceux qui s’égareraient.

2° Si Dieu connaissait tout à l’avance, s’il savait que les hommes se rebelleraient contre lui et que des millions (milliards ?) iraient brûler en enfer, pourquoi les a-t-il créés malgré tout ?

La notion de l’enfer que tu présentes, ne vient pas directement des Écritures, mais elle vient du catholicisme romain, et aussi et principalement, de la Divine Comédie de Dante. Les Orthodoxes comprennent cela différemment et ma compréhension actuelle est proche de la leur. Premièrement, je ne crois pas qu’il y aura deux lieux après la résurrection générale (en passant, notre conception habituelle d’aller au ciel après la mort provient plus du paganisme grec que des Écritures, celles-ci parlant de mort suivie dans un futur plus ou moins proche d’une résurrection générale), mais un seul lieu, où la terre (le monde physique) et les cieux (le monde spirituel) seront à nouveau pleinement réunis. À la résurrection, le jugement sera la présence sans limites de Dieu. Ceux qui auront appris à le connaître et à marcher avec lui sur cette terre, se réjouiront de le voir enfin face à face (même si leurs œuvres seront jugées par le feu), pour les autres l’intensité de sa présence consumera tout ce qu’il y a de corrompu et d’impur en eux. Certains seront purifiés par ce feu, car aucune de leurs bonnes œuvres ne sera perdue, mais il y en a d’autres, je le crains, qui seront tellement corrompus qu’ils seront consumés jusqu’à la moelle. Je pense que le nombre de ces derniers sera assez restreint.

J’aimerais ajouter une réflexion récente : j’avais des difficultés avec la notion de Dieu en colère, mais je suis tombé sur des versets qui en parlaient assez clairement (entre autres dans l’Apocalypse) et j’ai demandé à Dieu une explication. Le même jour, j’ai reçu une demande de pétition internet en faveur d’un sanctuaire pour animaux sauvages et l’auteur de la pétition parlait de sa colère contre la destruction de l’habitat d’espèces menacées. J’ai reconnu alors qu’il y a beaucoup de choses qui me mettent en colère, comme la destruction de la création, l’essai d’armes chimiques sur des civils, ou l’essai de médicaments sur des populations pauvres, l’exploitation sexuelle des enfants et des femmes, etc. Moi, je suis limité et j’oublie vite, mais Dieu est pleinement et constamment conscient de toutes ces horreurs (et de bien d’autres) et il a vraiment de quoi être en colère.

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Le « Ciel », selon N.T. Wright

Je vous partage, en traduction, un passage du livre « Simply Jesus » de N.T. Wright que j’ai trouvé particulièrement frappant.

Aujourd’hui, dans le monde occidental, la plupart des gens imaginent que par définition, le « ciel » ne peut pas contenir un corps physique matériel comme nous le comprenons. Ceci parce que nous sommes profondément des platoniciens, qui supposent que s’il y avait un « ciel », il devrait être éthéré, hors d’atteinte de l’espace, du temps et de la matière. Mais supposons que Platon avait tort.

Supposons, en d’autres termes, que les anciennes écritures israélites étaient dans le vrai, et que le ciel et la terre n’étaient, après tout, que les deux moitiés jumelles de la réalité telle que Dieu l’a créée, destinées finalement à se réunir. Supposons que ce qui les a maintenues séparées pendant tout ce temps provient de la rébellion des créatures humaines qui avaient reçu la responsabilité de la partie « terrestre ». Et, que leur rébellion avait généré une poussée d’énergie suffisante pour que la « terre » déclare, à ce qu’il semble, l’indépendance, avec le désir de se diriger par elle-même. Et supposez que cette autonomie soit devenue extrêmement puissante, maintenant les deux sphères séparées et tyrannisant la « terre » avec l’arme habituelle des tyrans, c’est-à-dire par la mort.

Supposons, ensuite, que le Dieu créateur soit finalement venu en personne pour détruire l’arme du tyran et pour inaugurer le monde nouveau dans lequel le dessein originel de la création est enfin rempli. C’est, semble-t-il, ce que les premiers chrétiens croyaient qu’il se passait quand ils rencontraient Jésus, à nouveau bien vivant et qui apparaissait être chez lui aussi bien au « ciel » où ils ne pouvaient le voir, que sur « terre », où ils le voyaient. […] Ce dont les récits de résurrection témoignent – et qui est manifestement différent d’autres récits précédents ou suivants et qui par conséquent invitent au scepticisme qu’ils ont reçu autant dans le monde antique qu’actuel – est la naissance d’une nouvelle création. Le pouvoir qui a tyrannisé l’ancienne création a été brisé, défait, renversé. Le Royaume de Dieu est maintenant initié, et initié avec puissance et gloire, sur la terre, comme au ciel.

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Adam historique ou symbolique?

Un article du Big Bad Bruno (Semeur d’idées théologiques et philosophiques) sur la compréhension biblique d’Adam et de l’humanité par Jésus et Paul, et leur différence avec la notion augustinienne qui imprègne une bonne partie de notre théologie occidentale:

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Comment fonder une anthropologie sur « Adam » ?

 

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Un lien sur le rapport entre le christianisme et la science

http://lebigbadbruno.blogspot.com/2012/01/2-filons-qui-ont-influence-la-pensee.html?showComment=1326300998764#c8708986947113865197

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