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Des doctrines de démons …
Posted by Désiré Rusovsky in Courtes méditations, Eschatologie, Foi, Jésus-Christ, Théologie on 28 avril 2017
Souvent en creusant un texte connu, je vais de surprises en découvertes et vers des questions ouvertes.
Je vous partage un de ces textes, avec les réflexions et les questions qu’il éveille en moi.
«L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux enseignants marqués au fer rouge dans leur propre conscience. Ils prescrivent de ne pas se marier, et de s’abstenir d’aliments que Dieu a créés pour qu’ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont croyants et qui connaissent la vérité. Car tout ce que Dieu a créé est bon, et rien ne doit être rejeté, pourvu qu’on le prenne avec actions de grâces, parce que tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière.» 1 Timothée 4:1-5.
Première surprise, les doctrines de démons ne concernent pas des sujets théologiques comme la Trinité ou la divinité du Christ, mais l’abstinence du mariage ou de certains aliments.
La foi selon Paul s’exprime donc, non par des théories, mais par une vie qui reconnaît que la Création de Dieu est bonne dans toutes ses dimensions. La vie chrétienne n’est pas une suite d’ascèses, mais une jouissance des bienfaits de Dieu, comme le couple, la sexualité, la famille, la nourriture. Nous sommes très proches ici de l’Écclésiaste, et très loin d’une forme de gnosticisme qui laisserait entendre que le monde physique est mauvais et qu’il faut s’en détacher.
Maintenant la question, que signifie exactement: «tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière»? L’expression «par la parole de Dieu» traduit δια λογου θεου qui ne se trouve qu’ici dans le Nouveau Testament, à l’exception de 1 Pierre 1:23 qui dit: δια λογου ζωντος θεου: par la parole vivante de Dieu. Manifestement, il ne s’agit pas d’une référence à l’Écriture, car cette expression n’est jamais utilisée dans ce sens dans le Nouveau Testament. Il s’agit ici d’un agent qui contribue à la sanctification de toutes choses. Le deuxième agent sanctifiant m’interroge plus, car si la grande majorité des traductions disent par la prière, le mot grec utilisé ἔντευξις, n’apparaît qu’une seule autre fois dans le Nouveau Testament, dans cette même épître: J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des demandes, des prières, des supplications (ou des intercessions), des actions de grâces, pour tous les hommes (1 Tim 2:1). Il dérive d’un verbe traduit habituellement dans les Écritures par intercéder. Manifestement, la majorité des traducteurs ont été gênés par ce sens habituel d’intercession et ils ont choisi d’interpréter par prière. Mais il y a un autre problème: ἔντευξις n’a pas comme sens premier l’intercession, mais la rencontre, la relation, et même la relation sexuelle! Il en est de même pour le verbe apparenté. Intercession et intercéder sont des vocables uniquement religieux, donnés à des mots ayant une signification bien plus large et différente.
Que devons-nous en conclure?
Je pense que nous sommes au bénéfice premièrement de la bonne Création de Dieu et de l’autre, du rachat, de la rédemption de tout ce qui a été souillé par le péché. C’est Jésus-Christ qui est la Parole de Dieu qui a tout purifié et c’est par sa vie, sa mort et sa résurrection (son intercession) que tout est sanctifié.
Pour Paul, la sanctification est avant tout l’œuvre du Saint-Esprit qui nous applique et qui applique au monde au travers de nous cette sanctification.
Il ne s’agit donc pas d’œuvres que nous avons à faire, mais d’une œuvre dont nous bénéficions.
Prédication sur Matthieu 18 : 15-22 (là où 2 ou 3…)
Posted by Désiré Rusovsky in Bible, Prédications, Prière, Théologie on 10 octobre 2016
Partage de quelques prédications particulièrement pertinentes du pasteur Étienne Roulet dont voici la seconde.
Textes bibliques : Lévitique 19 : 15-18 / II Corinthiens 5 : 18-20 / Matthieu 18 : 15-22
Voici encore un passage hyper connu (Matthieu 18 : 15-22) … et souvent mal compris ! On pense que « là où 2 ou 3 s’accordent dans la prière » rend la prière de groupe plus efficace, on utilise « là où 2 ou 3 sont rassemblés en mon nom » pour se consoler de n’être que quelques- uns à la réunion du groupe de maison, on applique « tout ce qui sera lié ici-bas… » au mariage, et on justifie les exclusions par « considérez-le comme un péager » ! C’est le contexte du ch. 18 qui éclaire ces versets : l’offense et le pardon. Que fait-on lorsqu’il y a une faute qui a fait souffrir quelqu’un ou la communauté ?
D’abord aller rencontrer, l’offensé est aussi un pécheur pardonné (cf.la brebis perdue, juste avant). Non pas pour « dire ses 4 vérités », ce qui coupe la relation. Mais pour mettre le problème à découvert et que l’autre écoute, voie la réalité. C’est difficile de faire face sans se démonter, de rappeler des épisodes douloureux sans amertume ni jugement. D’où la « feuille de route » de Jésus : d’abord seul à seul (discrétion, laisser une chance), puis si l’autre n’entend pas, retourner à 2 ou 3 (témoins), enfin devant la communauté, entre chrétiens. Tout cela pour « gagner » l’autre, qu’il puisse lui aussi sortir du cycle du mal et découvrir la joie d’être libéré du poids de l’offense. Le passage de Lévitique 19 insiste sur « n’hésite pas à réprimander », mais « n’aie pas de haine ou de rancune », c’est ainsi que « tu aimeras ton prochain ».
Etre 2 ou 3, ce n’est pas pour faire pression, mais pour objectiver le conflit et contrôler les émotions, permettre à l’autre aussi d’être entendu. Et devant l’Eglise aussi : il ne s’agit pas d’excommunier mais de donner une dernière chance à la réconciliation, et pour ne pas être seul à porter le poids. Et si çà ne marche pas ? Attention à « traite-le comme un païen » ! Il ne s’agit pas de mépriser et d’éjecter, mais de faire comme Jésus, pour qui toute « brebis perdue» est précieuse, objet de sollicitude particulière, à rechercher inlassablement. L’important est que l’offensé ait pu déposer le poids et s’en remettre à Dieu pour suppléer à une relation non rétablie.
On arrive au verset central (v. 18-20), qui débute par « amen, amen, je vous le dis » : « tout ce que vous lierez » signifie « tous les nœuds non défaits » (relations bloquées), et le mot pardon veut dire « délier, laisser aller ». Pardonner est la capacité à lâcher prise, au contraire d’un effort de volonté surhumain. Et si nous commençons à défaire les nœuds, Dieu fera le reste. De même « si 2 s’accordent » et si « 2 ou 3 se réunissent » : à comprendre dans ce contexte de recherche de pardon. Littéralement « si 2 font symphonie », donc si les 2 parties demandent ensemble la réconciliation dans la prière. Alors « cela adviendra » (verbe de la Genèse ). Et si 2 ou 3 s’assemblent et s’accueillent (le 3ème étant celui a qui on a recours, image de la communauté) en mon nom (allusion à la prière), alors « je suis au milieu », là où était la blessure et le conflit. Le Christ prend la place de l’offense (cf. la croix).
Le pardon n’est pas une action unilatérale, il doit toujours être réciproque, fruit d’une libération personnelle, qui compte sur Dieu pour prolonger le lâcher prise, et qui reçoit le don de réconciliation du Christ (cf. II Corinthiens 5 : 19). Alors le pardon est une chance, une grâce toujours offerte, il suffit de commencer à « défaire les nœuds ». Amen.
Étienne Roulet
« Christ vs Religion » dans l’Eglise… | La Nouvelle Jérusalem
Posted by Désiré Rusovsky in Église, Foi, liens, Textes amis on 11 septembre 2014
Un blog que je viens de découvrir et que je vous encourage à suivre:
« Christ vs Religion » dans l’Eglise… | La Nouvelle Jérusalem.