Rendre à César …

Un texte souvent mal compris et utilisé à tort.

Je tire cette explication de « The New Testament in Its World » de N. T. Wright et Michael F. Bird (Zondervan).

« Alors les pharisiens allèrent se consulter sur les moyens de piéger Jésus par ses propres paroles. Ils envoyèrent auprès de lui leurs disciples avec les hérodiens, qui dirent : Maître, nous savons que tu es vrai, et que tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité, sans t’inquiéter de personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des hommes. Dis-nous donc ce qu’il t’en semble : est-il permis, ou non, de payer le tribut à César? Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : Pourquoi me tentez-vous, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demanda : De qui sont cette effigie et cette inscription? De César, lui répondirent-ils. Alors il leur dit : Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent, et s’en allèrent. » Matthieu 22:15-22.

En premier, il faut comprendre que Jésus répond à un piège tendu par les pharisiens et les hérodiens. Ce piège visait à le mettre en porte à faux soit avec les autorités romaines, soit avec les Juifs zélés pour Dieu. Cette question n’est donc pas liée aux taxes à payer ou à la soumission aux pouvoirs politiques.

En demandant un denier à ceux qui cherchent à le piéger, Jésus retourne la situation. Ce denier du temps de l’empereur Tibère portait d’un côté l’effigie de Tibère, avec l’inscription « Fils du divin Auguste » et de l’autre l’image de la mère de Tibère dans la position de la déesse Roma (Rome). Ce denier porte donc l’image d’une divinité, ce qui est expressément interdit par le Deuxième Commandement. Ceux qui cherchent à piéger Jésus violent leur propre Loi en possédant des images païennes interdites.
Il est possible qu’il y ait encore une autre dimension. Jésus dit que César devrait recevoir ce qui lui est dû, parce qu’il devrait recevoir tout ce qu’il mérite, vraiment tout. Et ce serait une allusion à la déclaration du père de Judas Macchabée qui disait : « Rendez aux nations le mal qu’elles vous ont fait, et soyez attentifs aux préceptes de la loi. » 1 Macchabées 2:68.

On ne peut bien comprendre et interpréter les Écritures sans les intégrer dans leur cadre historique.

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