Simplement vivre

Hier, avec ma femme, nous sommes allés chez notre fils garder nos petites-filles.

Lui et sa famille habitent dans une ancienne grange-écurie transformée en grande partie par lui-même. Même si c’est habitable, il y a encore beaucoup de choses à faire et à ranger.

En transportant du bois de feu, je me disais qu’il suffirait qu’un groupe fraternel consacre un jour ou deux à l’aider à finir sa maison, et il y aurait un progrès significatif. (Construction d’une grange en 2 jours par des Amishs)

Mais l’amour pratique chez les chrétiens est si rare que les probabilités que cela se passe sont très faibles. D’ailleurs, en dehors de sa famille, une bonne partie de ceux qui l’ont aidé ne sont pas (encore) chrétiens.

La poursuite de ma réflexion m’a ramené aux débuts de ma vie chrétienne. Je suis né à la foi dans ce que l’on a appelé les Jesus People, un mouvement de conversion parmi les hippies. Avec un deux autres amis, nous avions commencé à nous rendre chaque jour vers midi dans une église historique de notre ville pour y prier, le groupe s’est agrandi. Nous nous retrouvions souvent avant dans un parc près d’un bistrot de marginaux et hippies et nous nous rendions ensuite ensemble dans cette église. Il s’est trouvé que des gens nous y ont suivis sans que l’on y prête attention et tout à coup pendant notre prière, voilà qu’un de nos « suiveurs » se met à pleurer devant Dieu.

La seule évangélisation qui l’avait amené à Christ c’était que nous étions une bande d’amis, rien de plus. Pas de prêchi-prêcha, pas de théories, simplement notre amour fraternel et notre prière.

Malheureusement, par la suite, des églises et des mouvements sectarisants ont cherché à mettre le grappin sur notre groupe et cela a cassé beaucoup de choses

Si nous vivions simplement notre foi et notre amour mutuel, est-ce que cela ne toucherait pas beaucoup plus de gens que tous nos efforts d’évangélisation ?

En même temps, comment retrouver cette simplicité et cette fraîcheur sans que cela soit artificiel et forcé ? Avez-vous des idées ?

J’ai ensuite vécu des choses similaires à plusieurs reprises, mais cette première expérience m’a définitivement marqué et je ne supporte pas le train-train habituel des églises instituées.

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  1. #1 by Timothée Gerber on 29 septembre 2011 - 12:47

    Chouette ton dernier article =) et tu arriverais à développer les facteurs qui empêchent de vivre cette simplicité dans l’église institution? ou bien y aurait-il possibilité de lier les deux (vivre l’église institution et vivre cette simplicité)?

  2. #2 by Désiré Rusovsky on 29 septembre 2011 - 13:43

    Je vais certainement y arriver dans de prochains articles. Pour l’instant, je dirais qu’il me semble que le problème est principalement lié à une certaine conception de l’Évangile.
    Je pense qu’il y a la spontanéité de la vie nouvelle quand nous rencontrons Jésus-Christ, surtout chez ceux qui le rencontrent avec peu ou pas de bagage religieux familial ou culturel. Cette spontanéité est vite détruite par les doctrines et les normes morales du christianisme institué.

    Pour prendre une image biblique : un pied de vigne produit des sarments à profusion et dans tous les sens. Il est donc nécessaire de l’émonder pour qu’il porte du beau et bon fruit. Jésus a dit que c’est le Père qui émonde. Mais trop souvent, ce sont les leaders et les institutions qui font l’émondage pour diriger le sarment à leur propre convenance et à leur propre idée et ils finissent par rendre le sarment stérile. Dieu seul a la vue d’ensemble de la vigne et il connaît le potentiel spécifique de chaque sarment. Vouloir accomplir soi-même le travail d’émondage est une marque d’insécurité et de manque de confiance dans la perfection du salut offert et de sa dynamique.

  3. #3 by MEYER-LUTZ on 26 novembre 2011 - 15:42

    Je suis d’accord avec toi « qu’il suffirait qu’un groupe fraternel consacre un jour ou deux à l’aider à finir sa maison, et il y aurait un progrès significatif », mais j’ai appris à mon corps défendant que l’entraide fraternelle commence par soi-même. « Notre exemple, voilà notre prédication », disait Saint François d’Assise.

    En ce qui concerne « le train-train habituel des églises instituées », rien ne t’empêche d’aller voir ailleurs qui correspondrait mieux à tes recherches.

    Moi je crois qu’il en faut pour tous les goûts … et le Seigneur le sait, il nous accepte tels que nous sommes.

    Laisse les autres vivre leur foi comme ils le sentent (et peut-être comme le Seigneur les a guidés à le faire) et toi cherche la volonté de Dieu pour toi.

    Sois bénis mon frère

    • #4 by Désiré Rusovsky on 26 novembre 2011 - 15:45

      Je ne crois pas que Jésus-Christ est venu fonder un peuple où chacun se réunit selon ses propres goûts. Au contraire nous devrions être un seul peuple. Si dans un plat tout le sel est d’un côté, le poivre d’un autre, et ainsi de suite, le plat sera immangeable.

  4. #5 by AleX on 28 juin 2012 - 19:03

    So true … J’avais un groupe d’ados qui avait augmenté en nombre non pas à cause de préchi-précha mais parce que dans ce groupe, ils pouvaient être eux mêmes … Ca c’est casser la figure l’autre de la transition au groupe de jeune 😦

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